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Expliquez le rôle des acteurs de la mondialisation évoqués dans le document

DOCUMENT 3 – MONDIALISATION : LA SANTÉ EN CRISE ?
« La première des mondialisations fut celle des maladies infectieuses. À l’heure d’une circulation rapide des biens et des personnes, les risques de crise sanitaire se multiplient, mais les réponses apportées restent le plus souvent nationales. Il convient de s’interroger sur la manière dont les politiques de santé nationales répondent à cette interdépendance, de mesurer le rôle et les objectifs des nouveaux acteurs privés aux côtés des États et d’analyser l’impact des stratégies des grands acteurs industriels mondiaux sur la santé des populations.[...]
Le professeur Marc Gentilini (médecin français spécialiste des maladies infectieuses et tropicales) rappelle que pendant quarante ans il a entrepris de démontrer l’existence de pathologies différentes au Nord et au Sud. Le Nord a longtemps présenté des caractéristiques propres renvoyant à une société riche et vieillissante (obésité, déprime ou dépression, accidents sur la voie publique, dégénérescence du squelette...). Alors que les avancées médicales semblaient définitivement acquises, l’apparition du Sida en 1980 a bouleversé les analyses. On a alors réalisé que les pathologies du Sud, à dominante infectieuse, prospérant sur les déficiences nutritionnelles, pouvaient aussi s’installer ou se réinstaller au Nord. Mais les pays du Sud connaissent également désormais des maladies du Nord (hypertension, diabète...). La mondialisation des maladies, partout et pour tous, est réalisée. L’annonce d’une pandémie de grippe À en 2009 paraît s’inscrire parfaitement dans cette évolution.[...] La seule solution efficace réside dans une politique sanitaire internationale portée par l’OMS [...]
Si important soit-il (intervention auprès des blessés en urgence, identification des premiers besoins en nutrition, ouverture de dispensaires...) le rôle des organisations non gouvernementales (ONG) reste cependant relatif [...]. La médecine qui s’y déploie est « fragmentaire » sur le plan géographique et centrée sur des thématiques spécifiques (paludisme, SIDA...). [...]Les ONG ont en revanche vraiment changé la donne en ce qui concerne le regard porté sur certaines maladies (le SIDA en premier lieu) et les procédures d’accès aux médicaments. Tout ceci ne peut cependant pas déboucher sur une politique de santé publique. Une autorité de santé publique gouvernementale orchestrant les actions menées et autour de laquelle s’agrégeraient les ONG reste d’une importance primordiale. [...] L’évolution de [l’industrie pharmaceutique] en vingt-cinq ans est saisissante [...], d’une économie industrielle aux mains de praticiens à une économie financière aux mains de managers soumis à des taux de rendement « extravagants ».
[...] La santé, au même titre que l’éducation, représente un investissement en capital humain essentiel pour la croissance économique des pays en développement. Sans investissements en santé, l’espérance de vie est trop courte pour permettre une accumulation suffisante de capital financier et enclencher la spirale positive du développement économique.[...]
Le SIDA a révélé [que l’industrie pharmaceutique] ne travaille depuis vingt ans que pour les pays du Nord. Les innovations thérapeutiques mises sur le marché concernent les seules maladies de civilisation, et sur les 800 milliards de dollars annuels de chiffre d’affaires, 75 % sont réalisés aux États-Unis, au Canada et en Europe de l’Ouest. La prise de médicaments en Chine, « marché du futur », devrait augmenter de 20 % par an dans les cinq ans à venir, mais l’Afrique reste laissée pour compte en matière d’accès aux soins et aux médicaments de base. » [...] Les pays pauvres continuent à payer le prix de la contrefaçon croissante des médicaments, d’autant plus dangereuse qu’elle donne l’illusion de bénéficier de soins efficaces tout en les payant beaucoup moins cher.
Source : archives.strategie.gouv.fr, Dossier n°17, 17 janvier 2010.

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