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Bonjour
On considère généralement que convaincre fait davantage appel à la raison, tandis que persuader utilise les passions, le sentiment, pour emporter l’adhésion. Platon oppose ainsi dans ses dialogues Gorgias, homme d'éloquence, et Socrate, homme qui parle peu mais qui assène questions après questions. Le premier cultive l'art de parler, le second l'art de penser. Le premier cherche à persuader, le second à convaincre. La fable de La Fontaine, Le Corbeau et le renard, présente un autre exemple du pouvoir des mots dans son aspect le moins noble. On distinguera donc plutôt un pouvoir des mots sain, qui repose sur la conviction soit sur l’intelligence et la raison, et un pouvoir potentiellement aliénant, qui repose sur la dimension passionnelle et affective du langage.
Avec la société contemporaine, l’usage du langage comme instrument de pouvoir se développe. Pensons aux médias, aux scientifiques, aux experts, aux publicitaires, aux spécialistes de la communication. Le pouvoir politique est toujours essentiellement symbolique : aujourd’hui encore les hommes politiques ne font rien d’autre que parler ou écrire (et signer). Pourtant la sphère politique n’a pas comme moyen de domination l’apanage du langage. Celui-ci, comme le pouvoir lui-même, est répandu dans l’ensemble de la société. Ceux qui ont l’habitude du discours peuvent utiliser la méthode répétitive. Celui qui s’exprime peut s'imposer par le langage, et parfois en profiter au détriment des autres.
