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Hello, je suis en 3ème, j'ai vraiment du mal sur cet extrait de la Scène du Pauvre de Dom Juan et je dois faire une explication linéaire dessus. Je cherche aussi le registre de cet extrait ( je pense que c'est comique mais je suis pas sur )

ex : je dois prendre une remarque ' technique ' du texte et je dois dire ce qu'elle évoque

par exemple : la subordonnée relative '...' évoque ...

j'ai vraiment du mal. Merci infiniment à la personne qui me répondra

Sganarelle et Dom Juan, en fuite, se sont perdus dans la forêt. Ils rencontrent un mendiant.

SGANARELLE. – Holà, ho, l'homme ! ho, mon compère ! ho, l'ami ! un petit mot, s'il vous plaît. Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville.

LE PAUVRE. – Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite1 quand vous serez au bout de la forêt ; mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que, depuis quelque temps, il y a des voleurs ici autour.

DOM JUAN. – Je te suis bien obligé2, mon ami, et je te rends grâce de tout mon coeur.

LE PAUVRE. – Si vous vouliez me secourir, Monsieur, de quelque aumône3 ?

DOM JUAN. – Ah ! ah ! ton avis est intéressé, à ce que je vois.

LE PAUVRE. – Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu'il vous donne toute sorte de biens.

DOM JUAN. – Eh ! prie le Ciel qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.

SGANARELLE. – Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme : il ne croit qu'en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit.

DOM JUAN. – Quelle est ton occupation parmi ces arbres ?

LE PAUVRE. – De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.

DOM JUAN. – Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ?

LE PAUVRE. – Hélas ! Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde.

DOM JUAN. – Tu te moques : un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires.

LE PAUVRE. – Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n'ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents.

DOM JUAN. – Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins. Ah ! ah ! je m'en vais te donner un louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer4.

LE PAUVRE. – Ah ! Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ?

DOM JUAN. – Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un louis d'or, ou non ; en voici un que je te donne, si tu jures. Tiens. Il faut jurer.

LE PAUVRE. – Monsieur !

DOM JUAN. – À moins de cela, tu ne l'auras pas.

SGANARELLE. – Va, va, jure un peu ; il n'y a pas de mal.

DOM JUAN. – Prends, le voilà, prends, te dis-je ; mais jure donc.

LE PAUVRE. – Non, Monsieur, j'aime mieux mourir de faim.

DOM JUAN. – Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité.

Sagot :