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Bonjour, j'aimerait de l'aide pour faire une contraction de texte en Français de 178 mots du texte si dessous.


le texte :

Charles Baudelaire n'est pas seulement le grand artiste et le poète profond et
passionné au talent duquel l'honorable organe du ministère public a tenu à rendre un
hommage public.
Il est plus : il est un honnête homme, et c'est pour cela qu'il est un artiste
convaincu... Son œuvre, il l'a longuement méditée... elle est le fruit de plus de huit
années de travail ; il l'a portée, il l'a mûrie dans son cerveau, avec amour, comme la
femme porte dans ses entrailles l'enfant de sa tendresse... […] Est-ce que,
sérieusement, ses intentions peuvent être douteuses ; est-ce que vous pouvez hésiter
un instant sur le but qu'il a poursuivi et sur la fin qu'il s'est proposée ? […]
Il a voulu tout peindre, vous a dit le ministère public ; il a voulu tout mettre à nu ; il
a fouillé la nature humaine dans ses replis les plus intimes, avec des tons vigoureux et
saisissants, il l'a exagérée dans ses côtés hideux, en les grossissant outre mesure...
[…] c'est là sa méthode et c'est là son procédé ; où est la faute, je vous prie, au point de
vue même de l'accusation, où est la faute et surtout où peut être le délit, si c'est pour le
flétrir qu'il exagère le mal, s'il peint le vice avec des tons vigoureux et saisissants, parce
qu'il veut vous en inspirer une haine plus profonde et si le pinceau du poète vous fait de
tout ce qui est odieux une peinture horrible, précisément pour vous en donner
l'horreur... ?
On vous a dit et avec raison, messieurs, que le juge n'est point un critique
littéraire, qu'il n'a pas à prononcer sur les modes opposés de comprendre et de rendre
l'art, qu'il n'a pas à décider entre les écoles de style ; c'est pour cela que, dans les
affaires de cette nature, ce n'est pas la forme qu'il faut interroger, mais le fond ; et l'on
risquerait fort de se tromper et de ne pas faire bonne et équitable justice si l'on se
laissait entraîner par quelques expressions, exagérées et violentes, parsemées çà et là
sans aller au fond des choses, sans rechercher les intentions sincères, sans se rendre
un compte bien exact de l'esprit qui anime le livre.
À cet égard vous avez, je vous l'ai dit, les déclarations et les protestations de
l'homme, qu'il faut rapprocher de son honorabilité parfaite ; et puisqu'il s'agit de ses
intentions, vous avez encore autre chose, c'est le livre lui-même.
Et d'abord le poète vous prévient par son titre, qui est là comme en vedette pour
annoncer la nature et le genre de l'œuvre : c'est le mal qu'il va vous montrer, la flore, les
lieux malsains, fruits des végétaux vénéneux, son titre vous le dit […] comme il va vous
montrer tout cela, pour le flétrir pour vous en donner l'horreur, pour vous en inspirer la
haine et le dégoût.
Après le titre, je lis l'épigraphe ; là est toute la pensée de l'auteur, là est tout
l'esprit du livre, c'est un second titre pour ainsi dire, plus explicite que le premier et qui
l'explique, le commente et le développe :
La pensée intime de l'auteur, vous la trouverez, encore plus nettement marquée,
dès les premiers vers […]; dites-moi si nous ne trouverions pas les mêmes pensées, et
quelquefois peut-être les mêmes expressions dans les homélies de quelque rude et
sévère père de l'Église ?
Voilà donc son programme, si je puis me servir de ce mot ; c'est la guerre
déclarée aux vices et aux bassesses de l'humanité, et comme une malédiction lancée à
toutes les hontes […] Baudelaire, qui les a cueillies et recueillies, n'a pas dit que ces
Fleurs du mal étaient belles, qu'elles sentaient bon, qu'il fallait en orner son front, en
emplir ses mains, et que c'était là la sagesse : au contraire, en les nommant, il les a
flétries. Il n'a rien dit en faveur des vices qu'il a moulés si énergiquement dans ses
vers ; on ne l'accusera pas de les avoir rendus aimables ; ils y sont hideux, nus,
tremblants, à moitié dévorés par eux-mêmes, comme on le conçoit dans l'enfer; […] Et
sur les intentions du poète, et sur le procédé littéraire, voilà ce que j'avais à dire

Sagot :

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