a. Relevez les subordonnées et classez-les en complétives,
relatives et circonstancielles. Quelles circonstances sont
exprimées ?
b. Expliquez comment l'emploi des subordonnées
complétives et circonstancielles permet à Camus
d'annoncer son argumentation.
On sait que le grand argument des partisans de la peine de
mort est l'exemplarité du châtiment. On ne coupe pas seulement les têtes pour punir leurs porteurs, mais pour intimider,par un exemple effrayant, ceux qui seraient tentés de les imiter. La société ne se venge pas, elle veut seulement prévenir.Elle brandit la tête pour que les candidats au meurtre y lisent
leur avenir et reculent. Cet argument serait impressionnant si l'on n'était obligé de constater:
1° Que la société ne croit pas elle-même à l'exemplarité dont
elle parle;
2° Qu'il n'est pas prouvé que la peine de mort ait fait reculer
un seul meurtrier, décidé à l'être, alors qu'il est évident qu'elle
n'a eu aucun effet, sinon de fascination, sur des milliers de
criminels;
3° Qu'elle constitue, à d'autres égards, un exemple repoussant
dont les conséquences sont imprévisibles.
Albert Camus