Bonjour, je suis en 2nd et mon professeur de français nous a demandé de donné un nom à ces parties extraites de “Discours sur le colonialisme” d’Aimé Césaire, or, rien ne me vient à l’esprit, si quelqu’un aurait l’amabilité de m’aider je suis preneuse :) Merci beaucoup!
Aimé Césairo est un écrivain et homme politique martiniquais. Dans ce pamphiot anti-colonial. Césaire refuse réquation des colonialistes: « colonisation = civilisation » et répond par une nouvelle équation.
PARTIE 1 :
Je vois bien ce que la colonisation a détruit : les admirables civilisations indiennes et que ni Deterding, ni Royal Dutch, ni Standard Oil ne me consoleront jamais des Aztèques ni des
Incas. Je vois bien celles - condamnées à terme - dans lesquelles elle a introduit un principe de ruine : Océanie, Nigeria, Nyassaland. Je vois moins bien ce qu'elle a apporté.
PARTIE 2 :
Sécurité ? Culture ? Juridisme ? En attendant, je regarde et je vois, partout où il y a, face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et, en parodie de la formation culturelle, la fabrication hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d'artisans, d'employés de commerce et d'interprètes nécessaires à la bonne marche des affaires.
PARTIE 3 :
J'ai parlé de contact.
Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, l'impôt, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies.
Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l'homme colonisateur en pion, en adjudant, en gardechiourme, en chicote et l'homme indigène en instrument de production.
PARTIE 4 :
A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.
PARTIE 5 :
J'entends la tempête. On me parle de progrès, de « réalisations », de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes.
Moi, je parle de soclétés vidées d'elles-mêmes, de cultures piétinées. d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties d'extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux.
de chemins de fer.
Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse,
30 à la sagesse.