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bonjour/bonsoir je suis au lycée et c'est pour un devoir de niveau lycée en français, donc j'ai besoin de vous à propos d'une dissertation sur les 45 première ligne du livre Une Vie de Maupassant (l'incipit), parce que je ne sais comment faire une dissertation c'est la première fois qu'on en fait. Donc si vous avez devez un devoir sur ce livre je suis grave preneuse, j'ai grave besoin de votre aide c'est pour demain.
Merci d'avance.

Sagot :

Réponse :

Le roman de Guy de Maupassant Une Vie est son premier roman qui fut d'abord publié sous forme de feuilleton. l'incipit d'un roman répond à des règles simples qui consistent à donner au lecteur des repères mais aussi l'envie de poursuivre. Que découvre le lecteur au fil des premières lignes : des personnages ou une action? nous verrons ce qui corespond à la norme et ce qui s'en écarte.
I. Deux personnages: Jeanne et le baron  Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds

- Une héroïne sur le départ pour une nouvelle vie

- un prénom : statut de la femme au XIX° siècle : fille puis épouse.

- une jeune fille à la fenêtre, le calendrier  : symboles de l'attente

II. Portrait du père

- statut social : gentilhomme, aristocrate

- son caractère : libéral, bon,

- soucieux de l'éducation de sa fille : sa conception de l'éducation

III. Une atmosphère

La pluie, des rafales, un décor imprégné d'eau.

Le lecteur attend lui aussi que commence la vie de Jeanne, une fois son éducation au couvent terminée.

Explications :

 Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas.

   L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient pleines d'une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvaient l'humidité qui pénétrait au-dedans et faisait suer les murs de la cave au grenier.

   Jeanne, sortie la veille du couvent, libre enfin pour toujours, prête à saisir tous les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps, craignait que son père hésitât à partir si le temps ne s'éclaircissait pas, et pour la centième fois depuis le matin elle interrogeait l'horizon.

   Puis elle s'aperçut qu'elle avait oublié de mettre son calendrier dans son sac de voyage. Elle cueillit sur le mur le petit carton divisé par mois, et portant au milieu d'un dessin la date de l'année courante 1819 en chiffres d'or. Puis elle biffa à coups de crayon les quatre premières colonnes, rayant chaque nom de saint jusqu'au 2 mai, jour de sa sortie du couvent.

   Une voix, derrière la porte, appela : " Jeannette ! "

   Jeanne répondit : " Entre, papa. " Et son père parut.

   Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et bon. Disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau, il avait des tendresses d'amant pour la nature, les champs, les bois, les bêtes.

   Aristocrate de naissance, il haïssait par instinct quatre-vingt-treize ; mais philosophe par tempérament, et libéral par éducation, il exécrait la tyrannie d'une haine inoffensive et déclamatoire.

   Sa grande force et sa grande faiblesse, c'était la bonté, une bonté qui n'avait pas assez de bras pour caresser, pour donner, pour étreindre, une bonté de créateur, éparse, sans résistance, comme l'engourdissement d'un nerf de la volonté, une lacune dans l'énergie, presque un vice.

   Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre.

   Elle était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au Sacré-Coeur.

   Il l'avait tenue là sévèrement enfermée, cloîtrée, ignorée et ignorante des choses humaines. Il voulait qu'on la lui rendît chaste à dix-sept ans pour la tremper lui-même dans une sorte de bain de poésie raisonnable ; et, par les champs, au milieu de la terre fécondée, ouvrir son âme, dégourdir son ignorance à l'aspect de l'amour naïf, des tendresses simples des animaux, des lois sereines de la vie.

Extrait du chapitre 1 - Une Vie - Guy de Maupassant