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Sagot :
La production manufacturière
française s’est contractée depuis
.2000 malgré une hausse de sa
valeur ajoutée, traduisant pour partie
la transformation des chaînes d’activité
industrielles. Elle tend à se spécialiser
sur ses points forts sous l’effet de la
mondialisation. Celle-ci a profité à des
branches de haute technologie, comme la
construction aéronautique et l’industrie
pharmaceutique, et au secteur du luxe. Ce
processus de spécialisation a néanmoins
entraîné le recul de nombreuses autres
branches manufacturières. En dépit
d’une augmentation sensible des
exportations, notamment hors zone
euro, l’industrie française a perdu des
parts de marché et enregistre désormais
un déficit commercial structurel. La baisse
tendancielle de l’emploi manufacturier
est partiellement compensée par
l’externalisation de près d’un million d’emplois dans les
services. Cette baisse recouvre des évolutions contrastées
dans les territoires en fonction de leur exposition aux secteurs
porteurs, qu’accentuent d’autres disparités territoriales.
Différents facteurs de transformation de l’industrie pourraient
prendre le relais de la mondialisation, qui semble s’essouffler.
Exportations vers les marchés hors zone euro
Exportations vers la zone euro
La production manufacturière française évolue depuis 2000
sous l’effet de plusieurs facteurs complémentaires. La structure
de consommation des ménages évolue tendanciellement au
bénéfice des services1
. L’industrie manufacturière s’est surtout
adaptée, depuis les années 1990, à l’intensification de la
concurrence internationale et au développement de chaînes de
valeur mondiales, qui ont conduit les entreprises à fragmenter
leur processus de production afin de bénéficier des avantages
comparatifs de chaque pays en termes de disponibilité des
technologies, de qualification de la main-d’œuvre et de prix
des facteurs de production. Ces évolutions se sont traduites
par une spécialisation de l’industrie sur ses points forts, comme
en témoigne l’évolution très différenciée de la production des
branches manufacturières depuis 2000.
Les évolutions différenciées de la production et
de la valeur ajoutée traduisent pour partie la
transformation des chaînes d’activité industrielles
La production manufacturière française a diminué de 3 % entre
2000 et 2016, période durant laquelle elle a été fortement
affectée par la crise économique et financière puis celle de
la zone euro (graphique 1). Depuis 2000, la production a
également diminué en Italie (- 8 % jusqu’en 2014) mais a
fortement progressé en Allemagne (+ 25 % jusqu’en 2015).
La production manufacturière française se démarque tendanciellement de la valeur ajoutée des branches manufacturières, qui a
progressé de 14 % en volume entre 2000 et 2016. Indépendante de
l’évolution de la structure sectorielle de l’industrie manufacturière,
la hausse du taux de valeur ajoutée (ratio de la valeur ajoutée
par rapport à la production) de 25,4 % en 2000 à 29,9 % en
2016 (tableau 1) a été favorisée par la délocalisation d’activités à
faible valeur ajoutée, comme par exemple l’assemblage, ou par
une plus forte intégration verticale des entreprises au sein des
chaînes d’activité industrielles. La progression de la valeur ajoutée
manufacturière n’a pas empêché un recul du poids de l’industrie
manufacturière dans le PIB dans les années 2000, de 14 % à
10 %, suivi d’une stabilisation.
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