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L'extrait va jusqu'à "pour n'avoir plus à parler"

dissert incipit L'Etranger, A Camus

L’Etranger, paru en 1942, est le premier roman d’Albert Camus. Né en 1913 et mort en 1960, c’est un écrivain, philosophe, romancier, journaliste, dramaturge, essayiste et nouvelliste français investi notamment dans la Résistance française. En 1957, il reçoit le prix Nobel de la Littérature. Connu pour ses idées humanistes, il devient un véritable homme de Lettres ayant marqué le XXe siècle. Son roman appartient au mouvement existentialiste, un mouvement philosophique et littéraire qui considère que l’Homme est libre de se définir. Le récit nous présente Meursault ayant perdu sa mère ; après une histoire de vengeance, il se retrouve condamné à mort. L’incipit de ce roman est devenu très célèbre par son originalité.

Nous montrerons donc que cet incipit est spécial. Nous expliquerons d’abord que cet incipit est traditionnel et enfin nous nous interrogerons sur les éléments inhabituels de ce début de roman.

Dans cet extrait nous pouvons voir que l’auteur utilise des éléments habituels d’un incipit.

Tout d’abord, le thème de ce début de roman est annoncé dès la première phrase. En effet, le champ lexical de la mort est très présent dans le texte puisque la mère du narrateur est décédée, ce qui est exprimé immédiatement (“Aujourd’hui, maman est morte”l.1). Les termes renvoyant au sujet principal se multiplient tout au long du texte : “morte” (l.1) ; “décédée” (l.1) ; “enterrement” (l.2) ; “sentiments distingués” (l.2) ; “condoléances” (l.10) ; “deuil” (l.11). Le récit s’ouvre donc sur l’annonce brutale d’un évènement tragique qui touche le personnage principal et dont il nous fait part dans les trois premiers paragraphes où il organise son deuil. Ainsi, il demande à son patron “deux jours de congé” (l.6), et emprunte une “cravate noire et un brassard” (l.18) à son ami Emmanuel. Entre les deux premiers paragraphes et deux derniers paragraphes se place une ellipse temporelle. En effet, on passe des temps verbaux du présent et du futur au passé car le narrateur fait alors un retour en arrière pour nous raconter le déroulement de l’enterrement qui a lieu dans cette ellipse. Le lecteur s’attend donc dans la suite de l’incipit au récit de cet évènement. Le thème de la mort est donc un thème principal de cette intrigue.

De plus, des indicateurs de temps et de lieux sont présents. Effectivement, dans le troisième paragraphe, une sensation est évoquée : “il faisait très chaud” (l.14). Cela nous donne des informations météorologiques et permet de situer l’évènement à une période de l’année précise. Dans cet extrait, l’action se déroule donc au cours d’une journée ensoleillée et caniculaire durant l’été. Cet adverbe “très” (l.14) renforce cette idée de chaleur qui donne un effet oppressant au lecteur. Plusieurs lieux sont cités : “l’asile de vieillards” (l.4) ; “Marengo” (l.4) ; “à quatre-vingts kilomètres d’Alger” (l.4). Une description bien précise du lieu nous permet d’imaginer globalement la scène de l’évènement. Par déduction, cela se déroule ainsi en Algérie puisqu’Alger en est la capitale. “L’asile de vieillards” (l.4) désigne une maison de retraite à Marengo dans laquelle se trouve la mère du narrateur. Le début du récit se déroule donc dans un cadre spatio-temporel conforme à celui de tous les incipit.

Les personnages figurent également dans ce début de récit. Tout d’abord, le narrateur est le personnage principal comme on peut le distinguer par l’utilisation du pronom personnel “je”. De plus, le protagoniste possède un travail : “mon patron” (l.6). Cela évoque une relation professionnelle assez hiérarchique, distante et avec peu d’entente (“Mais il n’avait pas l’air content” l.7). Celui-ci habite à Alger et suit une routine particulière en allant voir sa mère avec qui il entretient un lien respectueux (“comme d’habitude” l.16). Cependant, il semble ne pas aimer se déplacer et être fatigué du bruit et de la chaleur : “il faisait très chaud” (l.14) ; “j’étais un peu étourdi” (l.17). De même, le personnage principal paraît solitaire, pas très sociable, assez renfermé et discret. Mais il garde néanmoins quelques relations amicales avec notamment Céleste et Emmanuel. Ce sont des amis qui ont l’air d’être très proches, de se voir souvent (“comme d’habitude” l.15) et qui se soutiennent dans des moments difficiles comme celui qu’est en train de vivre le protagoniste (“beaucoup de peine pour moi” l.15 ; “on a qu’une mère” l.16). De plus, à la fin de l’extrait apparait un militaire avec qui il n’a pas envie de parler : “j’ai dit “oui” pour n’avoir plus à parler” (l.23) Cet incipit expose donc des personnages tout à fait ordinaires.

Nous avons donc vu que ce début de roman présente des caractéristiques conventionnelles au niveau du thème du récit, du cadre spatio-temporel et des personnages. Toutefois, cet incipit nous laisse pleins d’incertitudes ce qui le rend déroutant.

Est-ce bien ?
Merci d'avance :)



Sagot :

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oui je trouve que c'est très bien

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