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J'ai besoin d'aide s'il vous plaît, je dois le rendre demain (pourriez vous au moins me donner les idées principales svp
EXERCICE : Faites la contraction de ce texte de 648 mots au quart, soit environ 160 mots avec +/- 10%
J’ai aimé que le Conseil constitutionnel se préoccupe de la lutte contre les discriminations.
Dans cette matière, je suis hostile aux amalgames hâtifs et aux interprétations simplificatrices. Pour moi, par exemple, l’égalité
entre les sexes n’est pas la négation de leurs différences, qui ne sont pas seulement physiques, n’en déplaise à quelques sociologues
intégristes. Disons-le clairement. Je suis favorable à toutes les mesures de discrimination positive susceptibles de réduire les inégalités
de chances, les inégalités sociales, les inégalités de rémunération, les inégalités de promotion dont souffrent encore les femmes.
Avec l’âge, je suis devenue de plus en plus militante de leur cause. Paradoxalement peut-être, là aussi, je m’y sens d’autant
plus portée que ce que j’ai obtenu dans la vie, je l’ai souvent obtenu précisément parce que j’étais une femme. À l’école, dans les
différentes classes où j’ai pu me trouver, j’étais toujours le chouchou des professeurs. À Auschwitz, le fait que je sois une femme m’a
probablement sauvé la vie puisqu’une femme pour me protéger m’avait désignée pour rejoindre un commando moins dur que le
camp lui-même. Si l’existence ne m’a guère épargnée, j’ai, en revanche, croisé bien des gens qui m’ont protégée. Tout cela pour dire
que ma position actuelle ne saurait être interprétée comme une revanche personnelle. Elle tient en une seule phrase : les chances,
pour les femmes, procèdent trop du hasard, et pas assez de la loi ou plus généralement de la règle du jeu. Réciproquement, je suis
convaincue que la société ne peut que bénéficier de l’apport spécifique, pour elle, de la réduction des inégalités dont souffrent les
femmes, plus en France du reste que dans les autres pays de l’Union, car chez nous les directives européennes sont, dans ce domaine,
allègrement méconnues.
Un mot encore, à propos de la discrimination positive. Il est inutile de la proclamer à son de trompe1
. Il est préférable de la
pratiquer. Nul besoin pour cela d’employer de grands mots, qui ne peuvent qu’ameuter les idéologues de l’égalitarisme républicain,
non plus que de débattre de quotas sur lesquels personne ne s’accordera. Ici comme ailleurs, notre pays s’engage trop volontiers
dans des débats théoriques qui portent sur les principes et négligent les réalités de la société. Pendant que l’on fait des ronds de
jambe2
sur la parité, je suis bien obligée de constater qu’il n’y a plus que deux femmes, sur neuf, membres du Conseil constitutionnel.
« De mon temps », comme on dit, nous étions trois.
Il est vrai qu’il n’y a aucune exigence juridique à la parité. À l’automne 1995, après l’épisode des « Jupettes »
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, Alain Juppé
ayant renvoyé à leur foyer les deux tiers des femmes membres de son gouvernement, nous nous sommes réunies, dix femmes de
droite et de gauche, pour tenter de faire progresser la parité dans les élections politiques. En dépit de l’aménagement constitutionnel
intervenu à l’époque, les formations politiques persistent à méconnaître la règle, chaque fois qu’elles le peuvent, préférant payer les
pénalités prévues.
La problématique de l’inégalité des chances et des mesures correctives qu’elle appelle, chacun sait bien qu’elle va très au-delà
de la question de la parité entre les hommes et les femmes. Elle est évidemment au cœur des questions d’intégration et de cohésion
sociale. Là aussi, la discrimination s’impose. De temps à autre, on assiste à de courageuses initiatives. On a beaucoup parlé de celle
prise par le directeur de Sciences-Po, Richard Descoings, ouvrant une filière de recrutement réservée aux élèves des banlieues. Après
l’inévitable levée de boucliers qui a suivi sa décision, tout le monde a bien été obligé de reconnaître les conséquences positives de sa
démarche. Il faudrait que cela fasse école4
.
Simon Veil, Une vie, Ed. Stock, 2007.