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Sagot :
Les Schneider constituent une figure emblématique mais pas totalement représentative du patronat français. Ils passent pour la figure caractéristique du patronat français, voire européen, de la deuxième moitié du XIXe siècle qui constitue le moment de leur apogée. En réalité, il faut nuancer le propos. Ils se sont posés avec succès comme des patrons modèles mais ils ne représentent qu’une fraction très réduite du patronat français, celle qui est constituée par la haute bourgeoisie prgopriétaire ou gestionnaire des grandes entreprises textiles ou métallurgiques nées de la " première révolution industrielle ". Par leur réussite industrielle, leur fonctionnement dynastique rigoureux, la mise en œuvre dans leurs affaires de pratiques paternalistes abouties et le lien dynamique qu’ils ont su établir entre affaires et politique, ils sont effectivement une famille caractéristique de ce milieu social qui fonctionne comme une caste.
Famille et capitaux sont indissolublement liés. Le projet dynastique, les alliances matrimoniales ont pour principal effet de renforcer la puissance de l’affaire. On peut donc parler de stratégie dynastique. Le propos des Schneider est d’augmenter progressivement le capital de la société tout en gardant le contrôle de la gestion de la société (une société en commandite par actions dont ils sont les gestionnaires et dont ils contrôlent petit à petit la plus grande partie du capital) .
Les Schneider sortent de l’obscurité en 1836, à l’époque où ils se portent acquéreurs des établissements du Creusot alors en faillite. Adolphe et Eugène sont issus d’une famille de petits notaires et propriétaires terriens de Lorraine, mais les deux frères ont déjà de solides appuis : Adolphe est l’homme de confiance du négociant, banquier et manufacturier parisien Seillière et Eugène a été responsable successivement de deux entreprises soutenues par le capital Seillière (la filature de laine de Longaux près de Reims et les forges de Bazeines à Sedan entre 1827 et 1837).
Ils consolident leurs positions et leurs appuis par des mariages brillants. Adolphe épouse Valérie Aignan, qui est la belle-fille de Boigues, maître de forges à Fourchambault. Eugène épouse Constance Lemoine des Mares dont la famille appartient à la haute finance protestante : elle est la nièce des Neuflize et sa dot est de 100 000 F.
Ce sont d’ailleurs les capitaux de la banque Seillière et des Boigues qui sont à l’origine de la société en commandite de 2,6 Millions de F dont les deux frères sont gérants au Creusot. Il s’agit d’une structure financière familiale assez traditionnelle qui restera en vigueur très longtemps puisque la société Schneider et Compagnie est encore une société en commandite en nom collectif en 1949. A cette date, elle est transformée en société holding dans laquelle les établissements du Creusot deviennent la Société des forges et ateliers du Creusot (SFAC). En 1966 est créée une Société Anonyme.
Quand apparaît la Société Schneider et Compagnie, le Creusot est un établissement qui a connu des débuts prometteurs et bien des déboires. Deux affaires distinctes avaient fusionnées en 1786 : d’une part la Cristallerie de la Reine, implantée sur une colline avec un corps de bâtiments en U pour loger les ouvriers et deux grands fours ronds (le château de la Verrerie conserve toujours les traces de ces structures) qui a été transférée de Sèvres en 1785 ; d’autre part une Fonderie Royale, créée en 1782, à l’origine de laquelle on trouve un Anglais, Wilkinson, qui a introduit en France le procédé de fonte au coke et les machines à vapeur. On trouve là également Ignace de Wendel, d’Hayange, " Officier-Ingénieur du Roi ". La première coulée au coke date de 1785. On utilise le charbon et le fer locaux. Le tout nouveau canal du Charolais qui relie la Saône à la Loire sert à expédier la production. C’est une réussite technique, mais l’entreprise connaît de nombreuses difficultés financières dès les années 1780 et surtout pendant la période révolutionnaire. La faillite est finalement prononcée et en 1818 et la société est rachetée par l’un des créanciers, Chagot, banquier à Chalon-sur-Saône et par ailleurs détenteur de la concession des houillères de Blanzy. En 1826, la veuve de Chagot cède la majorité des parts à deux Anglais : Manby et Wilson. Une nouvelle faillite est prononcée en 1833.
DÉSOLÉ CE N'EST PAS COMPLET MAIS CES PLUTÔT LONG !!!
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