D’abord ce fut comme un brouillard
Je marchais hagard j’ignorais
Ce que jetait sous mes regards
Un long couloir de jours abstraits
5 Je ne savais pas s’il pleuvait
S’il faisait beau Quel maléfice
A la mi-octobre inventait
Une palette d’artifice
Les platanes teintaient de sang
10 Paraît-il leur paumes de cuivre
Il flottait des airs de printemps
Mais j’avais du mal à tout suivre
Dans cet automne inattendu
La mort redoublait d’invention
15 Qui l’eût pensé capable du
Comique de répétition
L’avis de décès à écrire
Il fallut contacter la presse
Mais je n’avais dans ma détresse
20 Plus ma mère pour me soutenir
Huit mois après la même nuit
Les mêmes gens à prévenir
Le deuil et tout ce qui s’ensuit
Le cercueil qu’il fallait choisir
25 Au bureau du quartier latin
L’employé parlait de couleurs
Un bois clair doublé de satin
Va pour Champagne à l’intérieur
Malgré son ton de compassion
30 Tous les mots paraissaient obscènes
On murmurait des additions
Combien pour brûler une reine
Olivier Barbarant, Elégies étranglées, 201
4. Comment les rimes sont-elles disposées ? Quelle est leur richesse ?
Merci