Bonsoir à tous,

A l'approche du bac, j'ai voulu m'entrainer à la dissertation en français et je voulais savoir si quelqu'un d'entre vous pourrait me la relire pour me donner un avis objectif.


Cordialement.







Sujet n°2 : Baudelaire, dans l’appendice aux Fleurs du mal, écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. » En quoi ce vers éclaire-t-il votre lecture du recueil de Baudelaire ?


L’alchimie est l’art de la transmutation, une méthode pratiquée en Égypte Alexandrine après le Ier siècle après Jésus-Christ permettant de convertir les métaux les plus vils en or. C’est aussi le cas à l’art poétique qui métamorphose des éléments dit « laid » (en l’occurrence « la boue ») en un quelque chose de beau, « en or ». C’est donc cela que veut en parler Baudelaire avec « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Ces propos qui mettent en évidence l’association entre quête alchimique et quête poétique et nous amènent ainsi à nous interroger : la poésie, comme dans la quête alchimique, ne serait-elle qu’un moyen de transformation du mal, afin d’atteindre l’idéal ? Le poète a-t-il seulement pour but d’esthétiser et d’embellir la réalité ?

Premièrement, nous allons voir que le poète métamorphose le trivial en beau, « la boue » en « or » puis secondement nous allons voir que ce poète procède aussi à une inversion de l’alchimie.


I- La poésie qui métamorphose la misère en bonheur, le poète aurait-il un attrait pour le mal ?


a. La poésie un moyen d’idéaliser une réalité banale


En premier lieu, nous pouvons considérer que la poésie est un moyen d’idéaliser la banale réalité. Dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire évoque à de nombreuses reprises cette l’élévation et à la beauté, notamment par un appel de l’ailleurs, qui apparaît comme une sorte d’échappatoire à la pitoyable condition humaine. C’est ainsi que dans le poème « L’invitation au voyage », le poète s’évade là où « tout n’est qu’ordre et beauté, / Luxe, calme et volupté » : une évocation lyrique et presque pas réel d’un monde d’un pur bonheur que la vie quotidienne, banal serait incapable de comprendre. C’est en effet cette quête de l’ailleurs, à cause de sa société caractérisée par « l’ennuie » ,le « Spleen » comme cite Baudelaire qui pousse le poète à partir à la recherche vers un ailleurs souvent vague et diffus. En plus, de ce sentiment existentiel, la poésie procède donc à la fois d’un appel à se libérer du train de vie du quotidien et d’une invitation à entreprendre le voyage rêvé, même fantasque.


b. Un moyen d’une quête à l’amour


En outre, il en dévoile aussi des aspects profond, insoupçonnées comme la femme chez Baudelaire, est à la fois attirante et cruelle, belle et laide, angélique et démoniaque, artificielle et naturelle. En effet , la sensualité est beaucoup présente dans les poèmes qui se rattachent à Jeanne Duval, fasciné par ce pouvoir magnétique des femmes, mise en valeur notamment grâces aux synesthésies qui associent tous les sens (le toucher, l’odorat, le goût, ..), particulièrement frappant dans « Parfum exotique » ou à partir de « l’odeur de ton sein chaleureux », le poète déroule toutes les sensations qu’il ressent « fruits », « chaleur », « arbres » … des mots qui représente une île paradisiaque, exotique. Nous retrouvons cette thématique aussi dans « La Chevelure », « Tu contiens un éblouissant rêve » . En outre, pour mettre en valeur sa quête de spirituelle, Baudelaire dans « A une passante » nous raconte sa rencontre avec une femme dans la rue, qualifié comme parfaite pour Baudelaire, mais cette femme n’existe pas ce n’est que l’imaginaire et le fantasme de Baudelaire comme il le dit bien dans « « A une chevelure » : « Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout ce que j’entends dans tes cheveux ! » … cette quête spirituelle pour retranscrire son idéal est toujours simplement fascinante … Ainsi, on peut voir explicitement le caractère ambivalent de Baudelaire avec le thème de la femme.





c. Un moyen de transmuer la misère humaine


____De plus, au delà de lui-même , Baudelaire est en effet sensible à la misère du monde. Dès lors, nous pouvons affirmer que la poésie , vise à transmuer la misère humaine : en cherchant à métamorphoser la société vulgaire, le poète métamorphose « la boue en or » et la douleur en plénitude, au bonheur . De fait, les poèmes des Fleurs du Mal, qui représente une vision pessimiste de l’Homme semble refléter un état d’âme commun à tous les hommes,. C’est ainsi que dans « Les petites vieilles », les femmes décrépies sont des « monstres » qui mais aussi « des anges de la passion ». Le poète est donc celui qui réécrit et par la même occasion embellit le monde . C’est dans cette transmutation que réside le bonheur selon le poète.


En définitive, Baudelaire met en avant donc cette quête alchimique dans une majeur partie du poème. Mais celui-ci ne projette pas une inversion de la quête alchimique au fait que la recherche constante de l’idéal n’est que source d’illusion ?