Bonjour, je dois contracter le texte "la force de l'age de Simone de Beauvoir" selon ces consignes : Ŕéduire le format du texte, restituer le point de vue de l'auteur sans commentaire personnel, conservé l'énonciation,respecter l'ordre des idées et la stratégie argumentative
Je vous en supplie proposez moi vos réponses Merci.
texte de Simone de Beauvoir extrait de la force de l'âge à résumé en une centaine de mots
Je n'avais, je n'ai, aucune prévention contre la maternité ; les poupons ne m'avaient jamais intéressée, mais, plus âgés, les enfants me charmaient souvent ; je m'étais proposé d'en avoir à moi au temps où je songeais à épouser mon cousin Jacques. Si à présent je me détournais de ce projet, c'est d'abord parce que mon bonheur était trop compact pour qu'aucune nouveauté pût m'allécher. Un enfant n'eût pas resserré les liens qui nous unissaient, Sartre et moi ; je ne souhaitais pas que l'existence de Sartre se reflétât et se prolongeât dans celle d'un autre : il se suffisait, il me suffisait. Et je me suffisais : je ne rêvais pas du tout de me retrouver dans une chair issue de moi. D'ailleurs, je me sentais si peu d'affinités avec mes parents que d'avance les fils, les filles que je pourrais avoir m'apparaissaient comme des étrangers ; j'escomptais de leur part ou de l'indifférence, ou de l'hostilité tant j'avais eu d'aversion pour la vie de famille. Aucun fantasme affectif ne m'incitait donc à la maternité. Et, d'autre part, elle ne me paraissait pas compatible avec la voie dans laquelle je m'engageais : je savais que pour devenir écrivain j'avais besoin de beaucoup de temps et d'une grande liberté. Je ne détestais pas de jouer la difficulté ; mais il ne s'agissait pas d'un jeu : la valeur, le sens même de ma vie se trouvaient en question. Pour risquer de les compromettre, il aurait fallu qu'un enfant représentât à mes yeux un accomplissement aussi essentiel qu'une œuvre : ce n'étais pas le cas. J'ai raconté combien, vers nos quinze ans, Zaza m'avait scandalisée en affirmant qu'il valait autant avoir des enfants que d'écrire des livres : je continuais à ne pas voir de commune mesure entre ces deux destins. Par la littérature, pensais-je, on justifie le monde en le créant à neuf, dans la pureté de l'imaginaire, et, du même coup, on sauve sa propre existence ; enfanter, c'est accroître vainement le nombre des êtres qui sont sur la terre, sans justification. On ne s'étonne pas qu'une carmélite, ayant choisi de prier pour tous les hommes, renonce à engendrer des individus singuliers. Ma vocation non plus ne souffrait pas d'entraves et elle me retenait de poursuivre aucun dessein qui lui fût étranger. Ainsi, mon entreprise m'imposait une attitude qu'aucun de mes élans ne contrariait et sur laquelle je ne fus jamais tentée de revenir. Je n'ai pas eu l'impression de refuser la maternité : elle n'était pas mon lot ; en demeurant sans enfant, j’accomplissais ma condition naturelle.