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Sagot :
Réponse :
La collaboration en France est, entre 1940 et 1944, l'action et le travail commun, menés de façon choisie par le régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain, avec l'Allemagne nazie occupant le territoire français.
Elle consiste d'une part en une collaboration d'État, annoncée de prime abord sans exclusive avec tous les États voisins1, dans sa partie spécifique avec l'État Allemand. Celle-ci est proclamée lors du discours radiodiffusé du 30 octobre 19402,3. Le maréchal Pétain y fait part de sa rencontre avec Hitler, de sa décision d'avoir accepté, en violation de l'engagement interallié du 28 mars 1940, le principe d'une collaboration avec le Troisième Reich, selon des modalités à préciser, et de la responsabilité qu'il en prend devant l'histoire. Il invite les Français à le suivre dans cette voie. Ce même mois d'octobre 1940, Pétain promulgue en France des lois antisémites.
Cette collaboration consiste aussi, d'autre part, en d'autres formes de collaboration plus informelles auxquelles se livrent des Français en dehors de l'appareil d'État.
On peut distinguer trois sortes de collaboration :
la collaboration d'État menée par le régime de Vichy4, mettant notamment la police française au service de l'idéologie nazie dans les rafles de juifs ;
les collaborationnistes, d'idéologie fasciste, qui prônent le principe de la collaboration politique et l'entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne5,6 (Rassemblement national populaire (RNP), Parti populaire français (PPF) ou militaires (LVF)7 ;
la collaboration économique d'industriels et banquiers (patronat français). Collaboration privée volontaire agréée par décrets vichystes : modèle allemand de concentration économique (élaboré par von Schnitzler de IG Farben). Association de capitaux (sociétés mixtes), cartels franco-allemands, spoliation des concurrents sur le marché européen, pillage allemand (compensation) alimenté par l'Office central de répartition des produits industriels (OCRPI)8. Une partie de cette collaboration privée est aussi considérée comme une collaboration technique imposée par les vainqueurs9.
À la suite de Philippe Burrin10, les historiens parlent de « collaboration au quotidien » pour désigner un certain nombre de comportements significatifs, mais ne relevant pas de l'engagement politique actif : rapports personnels cordiaux entretenus avec des Allemands, envoi de lettres de dénonciation à la police ou à la Gestapo (trois à cinq millions de lettres anonymes en France, soit une moyenne de 2 700 lettres par jour11, 50 % étant motivées par l'espoir d'une récompense en argent, 40 % relevant de raisons politiques, 10 % de vengeances12), chefs d'entreprises sollicitant d'eux-mêmes des commandes de l'ennemi, relations amoureuses affichées avec des soldats de l'armée d'Occupation, voire des membres de la Gestapo, etc.13
Il peut y avoir recouvrement entre la collaboration d'État et le « collaborationnisme » : de nombreux collaborationnistes parisiens, certains partisans convaincus de la victoire allemande et de l'idéologie nazie, sont ainsi entrés au gouvernement de Vichy.
Explications :
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