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Bonsoir, j'aimerais beaucoup d'aide pour 3 questions sur ce texte :


À seize ans, Cendrars fugue et prend un train pour Moscou.

En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur tour à tour brûlait comme le temple d’Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche. [...]
J’avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés et tous les verres
J’aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres qui tournaient en tourbillon sur les mauvais pavés
J’aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaives

Et j’aurais voulu broyer tous les os
Et arracher toutes les langues

[Le poète se rend en Chine par le Transsibérien, plus longue ligne de chemin de fer du monde. Il est d’abord enthousiasmé par cette aventure.]

Et pourtant, et pourtant
J’étais triste comme un enfant.
Les rythmes du train
La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
Le ferlin d’or de mon avenir
Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté
L’épatante présence de Jeanne
L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et qui me regardait en passant
Froissis de femmes
Et le sifflement de la vapeur
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Les vitres sont givrées
Pas de nature !
Et derrière les plaines sibériennes, le ciel bas et les grandes ombres des Taciturnes qui montent et qui descendent [...]
Je reconnais tous les pays les yeux fermés à leur odeur
Et je reconnais tous les trains au bruit qu’ils font
Les trains d’Europe sont à quatre temps tandis que ceux d’Asie sont à cinq ou sept temps
D’autres vont en sourdine, sont des berceuses
Et il y en a qui dans le bruit monotone des roues me rappellent la prose lourde de Maeterlinck
J’ai déchiffré tous les textes confus des roues et j’ai rassemblé les éléments épars d’une violente beauté
Que je possède
Et qui me force.


Questions :

1. Selon vous, pourquoi le poète est-il parti de chez lui ? Justifiez votre réponse.

2.Quels sentiments et émotions exprime-t-il ?

3. En quoi la forme du poème (la manière dont il est écrit) est-elle moderne ?

Merci beaucoup pour votre aide :)

Sagot :

Réponse :

1- Le poète est parti de chez lui car il souhaite découvrir le monde, l'inconnu (v.5), les nombres et les énumérations expriment l'idée d'abondance (v.17-19). Il n'en a jamais assez et il est an colère. Tout cela est selon lui lié à l'adolescence.

2- Le poète exprime d'abord de l'enthousiasme (v.7), ensuite il évoque la tristesse (v.24) et la mélancolie de son voyage. A la fin de l'extrait, il semble fier de ses aventures (v.39-40-44)

3- Ce poème est un poème de la modernité car il n'y a pas de forme classique, se sont des vers libres de langues/ rythme variés, peu de rimes et quasiment aucune ponctuation. Egalement car il évoque un voyage en train ( recent), il intègre des réalités modernes : psychiatrie et il évoque des objets/ du vocabulaire peu poétiques

Explications :

J'avais fait ses questions en début d'année avec ma prof, donc je suis quasi-sûr qu'elles sont bonnes :)

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