1) Le baron Haussmann justifie le pouvoir personnel de Napoléon III par la nécessité d’avoir un pouvoir stable, capable de se projeter dans le long terme. Seule la stabilité du pouvoir exécutif permettrait de réaliser de grands travaux et de guider la France, or il n’existe de pouvoir exécutif plus stable que celui qui est détenu par un monarque héréditaire. En outre il met en avant une raison historique, en évoquant le passé monarchique de la France. Dans cette vision, l’Empereur est le successeur aux « grands Monarques » d'antan qui ont bâti la France pendant près d’un millénaire. Or, contrairement aux monarques de l’Ancien Régime, il n’y a pas d’incompatibilité avec la démocratie, puisque le chef de l’État se porte en garant des « droits inaliénables » qui sont protégés par la Constitution. Ainsi l’Empire est pour le baron Haussmann la synthèse entre les idéaux révolutionnaires de la démocratie et de la souveraineté du peuple d’une part, et l’héritage monarchique de la France d’autre part : autant d’éléments qui font de l’Empire « la seule forme pratique de la Démocratie ».
2) Ce système est opposé au régime parlementaire, lequel se caractérise par la forte instabilité du pouvoir exécutif, puisque sa légitimité est conditionnée au consensus des partis. Or, ceux-ci sont mûs par des intérêts personnels et de court terme. Ainsi l’incessante lutte des pouvoirs au sein des régimes parlementaires, dont le baron a sans doute dû faire l'experience sous la Troisième République, conduit à des gouvernements et ministres éphémères, davantage intéressés par l’agrandissement de leur pouvoir personnel que par le bien de la Nation.
