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Sagot :
Bonjour
L’étude de l’état de nature de l’homme peut permettre d’observer une bonté naturelle de celui-ci, c’est l’une des observations de Rousseau. L’étude de la nature humaine peut donc mener à une certaine valorisation de cette nature. Or dans son œuvre Léviathan, de 1651, Hobbes écrit "A l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme". Là où Rousseau voit la nature humaine guidé par l’autoconservation et la pitié, Hobbes met en avant la méfiance, la rivalité et la gloire qui domineraient l’état de nature. On observe donc que l’étude de la nature humaine peut aussi bien amener à la valoriser qu’à en exposer ses risques. L’état de nature est donc pour Hobbes celui d’un état animal où l’homme est son propre prédateur. La nature humaine serait donc nocive pour l’être humain puisqu’elle correspondrait à la loi du plus fort. Si l’on considère qu’au fur et à mesure du temps, l’homme c’est éloigné de son état de nature, alors il apparaît que la nature humaine s’apparente bien à cette loi du plus fort et également à certains maux de l’humanité qui tendraient à se réduire, tels le machisme ou l’homophobie. Par idée de nature peut être entendu légitimité spécifique de ce qui est naturel. Or l’étude des hommes préhistoriques, généralement associés à ceux qui furent le plus proche de la nature humaine, peut amener à des conclusions extrêmes. L’idée courante de la nature est, entre autre, celle d’une femme ayant un corps adéquat à porter les enfants, d’un homme au corps approprié pour aller à la chasse, et d’hommes et femmes ayant des corps complémentaires pour la reproduction de l’humanité. L’idée de nature humaine comporte donc le risque de marginaliser les femmes sans enfants ou des mères qui travaillent, on observe cette dernière marginalisation en Allemagne. S’ajoute aux risques d’une sacralisation de la nature humaine, la dévalorisation de la culture. Les Lumières du XVIIIe siècle, dont Kant fait parti, mettent sur un piédestal la culture et sa diffusion. La culture améliorerait le sort de l’humanité, soit l’histoire irait dans le sens du mieux. Or si la culture est synonyme de progrès humain, l’idée même de nature peut être celle d’une régression de l’humanité.
Mais les bienfaits de la diffusion de la culture, tels que les Lumières les ont mis en avant, doivent être nuancés. Claude Lévi-Strauss évoque le risque de l’ethnocentrisme que comporte une trop grande mise en valeur d’une culture. La non prise en compte des autres cultures serait la cause du colonialisme.
N’étant pas impossible mais complexe, la conception de nature humaine peut passer par l’établissement de l’hypothèse philosophique de l’état de nature afin de s’affranchir des transformations de l’humanité. Cette étude de la nature humaine n’est pas dénuée d’enjeux idéologiques, politiques et sociaux. L’idée de nature humaine implique donc une rigueur philosophique, face à la difficulté de la tâche, et une certaine responsabilité, face aux risques des conclusions que l’étude de la nature humaine peut amener. Renoncer à l’idée de nature humaine n’est donc ni justifié par sa complexité ni par ses dérives potentielles, dangers qu’il ne faut toutefois pas oublier.
L’étude de la nature humaine doit également s’appuyer sur un point essentiel de l’humanité, la diversité. Qu’elle soit naturelle ou culturelle, la diversité ne doit ni être niée ni être redoutée. Elle rend chacun unique et enrichit l’humanité. Car l’humanité dénuée de ses différences tomberait dans une uniformité implacable et ennuyeuse. La diversité est alors synonyme de vie et non d’inégalité.
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