Explications:
La Méditerranée médiévale : espace d‘échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations
La Méditerranée est au Moyen Âge le lieu de rencontres, d’échanges et de conflits entre les civilisations d’Europe occidentale, l’Empire byzantin et le monde arabo-musulman.
Après l’expansion musulmane en Afrique du Nord et en Espagne entre le VIIe et le Xe siècle, l’Occident connaît à son tour une période d’expansion au XIe siècle : l’essor économique et démographique explique les capacités des Occidentaux à lancer les Croisades en 1095. Les Croisés créent de nouveaux royaumes chrétiens sur des terres musulmanes ou byzantines : la Sicile (1060), les États latins d’Orient (1098-1291), l’île de Chypre (1192-1571) ou encore l’Empire latin de Constantinople (1204-1261). En Espagne, les Chrétiens reconquièrent les terres aux mains des Musulmans : c’est la Reconquista. Elle s’achève en 1492.
À partir du XIIe siècle, les communes italiennes – Amalfi, Pise, Gênes, Venise – contrôlent les grandes routes commerciales. La Méditerranée renforce son rôle de carrefour. Les produits de luxe viennent de toutes les régions du monde : l’or d’Afrique subsaharienne, la soie de Chine, les épices d’Inde, l’ambre et les fourrures de Scandinavie. Les ports sont des lieux cosmopolites. Les marchands parlent souvent deux ou trois langues, au point que se créé au XVe siècle la lingua franca, un mélange d’Arabe, d’Espagnol, de Français, d’Italien et de Portugais. De manière générale, les guerres altèrent peu les flux commerciaux en Méditerranée. La piraterie est en revanche un problème récurrent, qui est à l’origine d’une innovation commerciale majeure, la lettre de change. D’autres innovations techniques comme la boussole facilitent la navigation.
On trouve des minorités religieuses des deux côtés de la Méditerranée. En Egypte, les Chrétiens forment une minorité qui vit sous le statut de dhimmi, qui se traduit par le paiement d’un impôt spécial. En Espagne ou en Sicile, des souverains chrétiens reprennent le pouvoir mais gardent à leur service les compétences, notamment administratives, des musulmans et des juifs. Ce métissage est aussi culturel avec par exemple l’art mudéjar en Espagne, caractérisé par la fusion des techniques musulmanes et chrétiennes.
