Bonjour
Par le dialogue, le langage nous amène à percevoir l'autre comme pleinement humain et à élever l'homme au-dessus du monde animal dominé par l'instinct et la violence. L'exercice de notre raison et l'influence de notre morale s'exercent dans la parole et c'est pour cela que celle-ci pacifie les conflits. Mais si la violence est antérieure au dialogue sa force renverse chez l'individu la hiérarchie morale du bien et du mal et la parole ne peut plus exercer son pouvoir d'union tel que Merleau-Ponty l'a décrit. Le langage semble donc n'avoir qu'un caractère de prévention. De plus, la théorie freudienne de l'inconscient implique l'impossibilité partielle de l'exercice pacifique du dialogue dans les conflits. À moins que le langage, bien qu'intégré pleinement dans le domaine du conscient, agisse sur l'inconscient. Le langage n'est pas suffisant au non-recours à la violence, il lui est nécessaire. Seule la parole peut à la fois agir sur nos intentions conscientes et sur nos refoulements inconscients. Seule la parole peut à la fois pacifier nos pulsions et nous faire comprendre la primauté de la non-violence sur la violence.
