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Sagot :
Bonjour
Toute notre connaissance de nous-même, c'est à dire la façon dont nous nous jugeons, dont nous nous apprécions est définie par la conscience que nous avons de nous-même. De même, on a conscience de chaque émotion et de chaque sensation que l'on ressent. Dans le cas contraire est-ce que l'on pourrait vraiment dire que l'on ressent ces émotions ? S'il fait froid et que je n'ai pas conscience d'être en train de ressentir cette sensation, est-ce que j'ai vraiment froid ?
Ces sensations sont donc obligées de “passer” par notre conscience pour devenir réalité pour notre être. Ainsi si l'on se trouve dans un état d'alcoolémie avancé, on ne ressent plus certaines émotions comme la douleur ou certaines sensations comme la peur. Dès lors celles-ci ne peuvent affecter notre être puisque nous n'avons pas conscience de les ressentir. Lorsque Descartes écrit “Je pense donc je suis”, il souligne un aspect important de la nature humaine. C'est notre conscience d'être qui fait ce que nous sommes. Sans sa conscience d'être l'homme n'est qu'une entité soumise à des instincts et des lois physiques Pour illustrer cela on peut citer Friedrich Hegel “Ce qui élève l'homme par rapport à l'animal, c'est la conscience qu'il a d'être un animal... Du fait qu'il sait qu'il est un animal, il cesse de l'être. “ . Ainsi c'est la conscience d'être ce qu'il est qui fait de l'homme ce qu'il est.
Il est évident notre nature forge notre conscience mais l'inverse est également vrai. La conscience qu'on a d'être ce que l'on est nous amène à l'être véritablement. En réalité notre conscience interagit tant avec notre nature profonde que l'on peut légitimement se dire qu'au final les deux forment une identité unique. On peut voir une mise en pratique de ceci dans certains entrainements militaires, si on met dans la tête de l'individu qu'il n'est qu'un outil de guerre et qu'il ne doit pas avoir de remord à tuer l'ennemi, celui-ci se comportera comme tel et n'aura aucun ne remord ni aucun doute au combat. "L'être (au sens d'existence quotidienne, comme on dit) ne détermine pas la conscience, c'est la conscience - qui détermine l'être" de Marina Tsvetaeva.
Notre conscience est une part de nous-même. Sans conscience nous ne pourrions véritablement être, aussi il paraît difficile de distinguer ce que l'on est de ce que l'on a conscience d'être tant ces deux notions sont imbriquées. La conscience de ce que l'on est influe tellement sur ce que l'on est qu'on pourrait presque se demander si les deux ne se correspondent pas en fait.
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