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Sagot :
Bonjour,
« Qu’attendons-nous pour être heureux ? »
D'après Kant, nous devons nous rendre dignes du bonheur. Il met cette notion directement en parallèle avec la religion, car celle-ci permet de s'élever au rang du bonheur car la conscience spirituelle que nous apporte la religion nous permet directement de participer au bonheur. Ainsi, si l'on se tourne vers le souverain bien, alors nous agissons pour le bonheur de tous. En effet, Kant distingue la morale rationnelle et l'idéal de l'imagination. D'après sa thèse, dans un premier temps, le bonheur est l'idéal de l'imagination, car chacun de nous à sa propre vision de ce qui pourrait le rendre heureux. Cette idée est une pure illusion, car le bonheur serait un état à réaliser quand l'égo est relativisé. Nos envies personnelles doivent être minimisées afin d'agir moralement. Cependant, la morale rationnelle se doit de l'emporter sur un idéal de l'imagination, car si chaque individu suivait ses propres idées, alors le monde ne serait que paresse, et ne deviendrait que nuisible pour tous, car il serait plongé dans le plus profond égocentrisme. Pour comprendre cette nécessité morale d'être heureux, il faut donc savoir relativiser son égo, pour que « dans une expérience de compassion [il soit possible de] ressentir les émotions de l'autre sans filtre. ». C'est cela que Schopenhauer prône dans le cadre de la relation entre la morale et le bonheur personnel. Nous devons être capables de partager nos sentiments pour mieux discerner ce qui serait bon pour l'un et l'autre. L'action universelle ne viendrait que plus naturellement. Mais retournons à Kant, qui ne croit pas non plus en l'ataraxie, et qui différencie le bien et la vertu. Pour lui, les deux sont intimement liés. Sans l'un, le monde serait plongé dans le chaos, et sans l'autre, notre conduite serait dictée par des lois morales qui ne feraient que rendre l'homme malheureux. Kant met donc en avant la possibilité d'une harmonie entre les deux. Il faut donc rechercher le bien et agir de telle sorte que cela soit bénéfique pour la société, mais aussi pour nous, ce qui pourrait d'abord demander des sacrifices personnels.
Mais ainsi, tâcher de contribuer au bonheur des autres, ne serait-ce pas en fin de compte assurer son propre bonheur ? A première vue, cela demande des sacrifices personnels au profit des autres. Cependant cette notion du sacrifice ne se pose pas toujours, car on peut ressentir du bonheur en suivant nos convictions. Les héros moraux en sont ainsi de bons exemples. Gandhi, qui a lutté contre les injustices a suivi ses propres convictions morales en œuvrant pour le bien des autres. Si nos actions sont morales, alors nous pouvons être récompensés en étant heureux. Nous devons défendre ce qui nous semble juste et agir de telle sorte que tout le monde puisse faire la même chose. Nous devons ainsi cette règle d'Or au Rabbin Hillel, qui dit : « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse ». Une société où tout le monde s'entraide et se fixe pour objectif d'être heureux, finirait par évoluer vers le bonheur. Aussi, le bonheur peut survenir sur le long terme, après des efforts de contribution pour la société. Nous pouvons ressentir de la fierté après avoir œuvré ou le bien de l'humanité, même si l'impact ne s'en ressent pas grandement. Mais ce sentiment de fierté engendre notre propre bonheur. Nous devons donc effectuer de notre mieux le devoir qui nous est donné, qui est d'être heureux. Le bonheur se travaille et nous devons nous impliquer à cette tâche qui nous est donnée. C'est un cercle qui ne cesse de se répéter. Le bonheur est une nécessité naturelle, et même morale pour notre monde, nous nous devons donc de travailler pour atteindre ce but. Sur cette dernière vision des choses, c'est en travaillant au bien de l'humanité, que nous pouvons travailler et aspirer à être heureux.
Le bonheur est donc une notion bien complexe. Souvent considéré comme le but principal de la vie humaine, il n’est cependant pas un devoir moral, du moins d’un point de vue personnel. Mais le bonheur est atteignable, notamment par l’ataraxie. Enfin, même si le fait d’être heureux n’est pas un devoir moral, il n’en demeure pas moins qu’il est nécessaire d’un point de vue naturel de parvenir au bonheur, et même de rechercher le bonheur. Il est important que le bonheur ne soit pas envisagé comme une option, pour pouvoir ainsi faire progresser le monde, comme l’ont fait les héros moraux, mais de manière plus grande encore.
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