Réponse :
Bonjour,
Voici une proposition de suite :
J'étais terrifié. Je sentis une sueur froide me couler dans le dos, et ma chemise moite se plaqua sur mon corps. L'angoisse me saisit : comment me sortir de cette situation ?
Bientôt, je serais à portée de l'oeil meurtrier du canon pointé sur moi, et nul doute qu'elle avait bel et bien l'intention de repeindre la pièce avec mon sang que les chevrotines éparpilleraient en gerbes du plus bel effet.
Il fallait que je trouve une solution au plus vite, car l'espace-temps qui, ces dernières semaines, avait très lentement rapproché la barque de moi, s'accélèrait à présent... Il ne me restait que très peu de temps.
M'enfuir ? Quitter mon appartement ? Mais pour aller où ? Je n'en avais ni la force, ni la volonté, la terreur me coupait les jambes et mon coeur, qui battait la chamade, ne me laisserait de toute façon pas survivre très longtemps à des efforts physiques intenses.
Non, il fallait trouver une autre solution ! Mais laquelle ?
La dissuader de tirer... c'était ma seule chance. Pris d'une inspiration subite, je fonçai dans la cuisine et démontai la bouteille de gaz encore remplie aux trois quarts. Je l'apportai dans le salon et la mis bien en évidence sur la table. Il me suffisait maintenant de m'asseoir juste derrière.
Si mon ex décidait de tirer malgré tout, la déflagration me tuerait, certes, mais détruirait aussi la photo, et lui règlerait donc son compte. Définitivement, j'espère. Peu importait, de toute façon, car si elle tirait, je ne serais plus là pour voir le résultat.
A moins que... mon esprit affolé cherchait à tout prix une échappatoire, et j'eus une illumination : j'abandonnai la bonbonne de gaz et allai chercher ma bouteille d'alcool à brûler dans la cuisine, sous l'évier. De retour au salon, j'arrachai le bouchon, et balançai de grandes giclées sur la photo. Avec un grand sourire sadique, j'allumai et mon Zippo et l'approchai de la photo. Elle s'enflamma à toute vitesse, et j'éclatai d'un rire dément en voyant mon ex se recroqueviller, grillée par les flammes de l'enfer que j'avais déchaînées contre elle.
J'entendis soudain un léger sifflement étrange, auquel je n'avais pas prêté attention. La bouteille de gaz... elle fuyait ! En l'enlevant à la va-vite, je n'avais pas bien revissé le détendeur.
Mon rire hystérique s'arrêta net. Un hurlement de terreur pure, inhumain, retentit à mes oreilles, et il me fallut quelques secondes pour réaliser que c'était moi qui l'avais poussé.
Car je tenais toujours le Zippo allumé.
La dernière image que je vis, ce fut la gigantesque boule de feu qui fondit sur moi au moment où la bonbonne de gaz explosait.
Soudain, l'avant de la barque sortit de la photo, les restes du corps calciné de mon ex et son fusil noirci chutèrent dans la pièce dévastée... et la main glacée du Passeur m'empoigna pour naviguer avec lui en Enfer.
Explications :
