bonjour pouvez vous maidez c'est de l'histoire niveau seconde
« Sur le plan théorique, l’intérêt est bien sûr de constituer progressivement les éléments d’une histoire globale, mais surtout, et même d’abord, d’analyser les rythmes différentiels d’évolution des divers niveaux d’un ensemble historique. […] [Il faut] réviser les périodisations globales traditionnelles, qui sont pour l’essentiel un héritage idéologique du XIXe siècle, et qui présupposent ce qui reste précisément à démontrer : l’évolution grossièrement concomitante des éléments les plus divers d’un ensemble, à l’intérieur de la période considérée. Au lieu de partir d’une périodisation donnée, il est probablement plus fécond de poser d’abord les questions par rapport aux éléments décrits. Le concept de « Renaissance », par exemple, est probablement pertinent par rapport à̀ bien des indicateurs d’histoire culturelle, mais sans doute dénué de sens par rapport aux données de la productivité agraire. Le problème est dès lors de cerner, à l’intérieur d’un ensemble de données de nature différente quels sont les niveaux en évolution rapide, ou en transformation décisive, et quels sont les secteurs à forte inertie, dans le moyen ou le long terme. »
François Furet, « Histoire quantitative et construction du fait historique », Annales, Économie, sociétés, civilisations, 26e année, 1971, n°1.
2 « Périodiser est unanimement légitime » (Antoine Prost):
« Le premier travail de l’historien est la chronologie. Il s’agit d’abord de ranger les événements dans l’ordre du temps. […] Le second travail […] est la périodisation. […] Platon comparait le philosophe au bon cuisinier qui sait découper les poulets kt’ arthra, selon les articulations. La comparaison est tout aussi valable pour l’historien : il doit trouver les articulations pertinentes pour découper l’histoire en périodes, c’est-à-dire substituer à la continuité insaisissable du temps une structure signifiante. […] Périodiser, c’est donc identifier des ruptures, prendre parti sur ce qui change, dater le changement et en donner une première définition. Mais, à l’intérieur d’une période, l’homogénéité prévaut. L’analyse va même un peu plus loin. Le découpage périodique comporte toujours une part d’arbitraire. En un sens, toutes les périodes sont des “périodes de transition”. […] L’action de périodiser est unanimement légitime et aucun historien ne peut s’en passer. Mais le résultat semble pour le moins suspect. La période prend l’allure d’un cadre arbitraire et contraignant, d’un carcan qui déforme la réalité. » Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, 1996.
1)Présenter les deux documents (nature, auteur, destinataire, idee pricipale)
2)Quels reproches ces deux historiens adressent-ils à la périodisation? 3)Pourquoi Antoine Prost considère-t-il qu’aucun historien ne peut s’en passer ?
4)Qu’est-ce qui indique que ces historiens ont une conception différente de leur métier ?