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BONJOUR U RGENT MERCI D'AVANCE
C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une
valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme
Monsieur Linh. Il est le seul à savoir qu’il s’appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont
morts autour de lui.
Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de
ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort. Le pays s’éloigne, devient infiniment petit,
et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui
souffle et le chahute comme une marionnette.
Le voyage dure longtemps. Des jours et des jours. Et tout ce temps, le vieil homme
le passe à l’arrière du bateau, les yeux dans le sillage blanc qui finit par s’unir au ciel, à
fouiller le lointain pour y chercher encore les rivages anéantis.
Quand on veut le faire entrer dans sa cabine, il se laisse guider sans rien dire, mais
on le retrouve un peu plus tard, sur le pont arrière, une main tenant le bastingage, l’autre
serrant l’enfant, la petite valise de cuir bouilli posée à ses pieds.
Une sangle entoure la valise afin qu’elle ne puisse pas s’ouvrir, comme si à
l’intérieur se trouvaient des biens précieux. En vérité, elle ne contient que des vêtements
usagés, une photographie que la lumière du soleil a presque entièrement effacée, et un sac
de toile dans lequel le vieil homme a glissé une poignée de terre. C’est là tout ce qu’il a pu
emporter. Et l’enfant bien sûr…
Enfin, un jour de novembre, le bateau parvient à sa destination, mais le vieil homme
ne veut pas descendre. Quitter le bateau, c’est quitter vraiment ce qui le rattache encore à
sa terre. Deux femmes alors le mènent avec des gestes doux vers le quai, comme s’il était
malade. Il fait froid, le ciel est couvert. Monsieur Linh respire l’odeur du pays nouveau. Il ne
sent rien. Il n’y a aucune odeur. C’est un pays sans odeur. Il serre l’enfant plus encore
contre lui, chante la chanson à son oreille. En vérité, c’est aussi pour lui-même qu’il la
chante, pour entendre sa propre voix et la musique de sa langue.
Monsieur Linh et l’enfant ne sont pas seuls sur le quai. Ils sont des centaines,
comme eux. Vieux et jeunes, attendant docilement, leurs maigres effets à leurs côtés,
attendant sous un froid tel qu’ils n’en ont jamais connu qu’on leur dise où aller. Aucun ne se
parle. Ce sont de frêles statues aux visages tristes, et qui grelottent dans le plus grand
silence
8. A quoi sont comparés monsieur Linh et les autres réfugiés ? Expliquez deux images (reformulez).
(4 points)
9. A votre avis, quels messages l’auteur veut-il faire passer à travers ce texte ? Justifiez de manière
développée et argumentée. (8 points)

Sagot :

Réponse :

Explications :

Bjr,

8. A quoi sont comparés monsieur Linh et les autres réfugiés ? Expliquez deux images (reformulez).

(4 points)

attendant docilement ( des statues ) leurs maigres effets à leurs côtés, ( qui n'ont plus rien)

attendant sous un froid (obéissants) tel qu’ils n’en ont jamais connu qu’on leur dise où aller ( indifférents ). Aucun ne se

parle. ( muets) Ce sont de frêles statues aux visages tristes, et qui grelottent dans le plus grand silence

9. A votre avis, quels messages l’auteur veut-il faire passer à travers ce texte ? Justifiez de manière

développée et argumentée. (8 points)

Les migrants acceptent tout , car ils n'ont pas le choix ... Leur véritable souffrance est derrière eux, dans le pays qu'ils ont abandonné avec toute leur famille morte.

C'est un très beau roman , la petite fille , qui sera le fil rouge du roman, est une poupée, semblable à tous ces gens , qui ne bougent pas, ne parlent pas , obéissent, et ne souffrent même pas.