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La ville
Tous les chemins vont vers la ville.
Du fond des brumes,
Avec tous ses étages en voyage
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d'un rêve, elle s'exhume.
Là-bas,
Ce sont des ponts musclés de fer, Lancés, par bonds, à travers l'air ; Ce sont des blocs et des colonnes Que décorent Sphinx et Gorgones ; Ce sont des tours sur des faubourgs ; Ce sont des millions de toits Dressant au ciel leurs angles droits : C'est la ville tentaculaire,
Debout,
Au bout des plaines et des domaines. [...]
Des quais sonnent aux chocs de lourds fourgons ; Des tombereaux grincent comme des gonds ; Des balances de fer font choir des cubes d'ombre Et les glissent soudain en des sous-sols de feu ; Des ponts s'ouvrant par le milieu,
Entre les mâts touffus dressent des gibets sombres Et des lettres de cuivre inscrivent l'univers, Immensément, par à travers
Les toits, les corniches et les murailles,
Face à face, comme en bataille.
Et tout là-bas, passent chevaux et roues, Filent les trains, vole l'effort,
Jusqu'aux gares, dressant, telles des proues Immobiles, de mille en mille, un fronton d'or. Des rails ramifiés y descendent sous terre Comme en des puits et des cratères
Pour reparaître au loin en réseaux clairs d'éclairs Dans le vacarme et la poussière.
C'est la ville tentaculaire.

La rue - et ses remous comme des câbles Noués autour des monuments -
Fuit et revient en longs enlacements ;
Et ses foules inextricables,
Les mains folles, les pas fiévreux,
La haine aux yeux,
Happent des dents le temps qui les devance. A l'aube, au soir, la nuit,
Dans la hâte, le tumulte, le bruit,
Elles jettent vers le hasard l'âpre semence De leur labeur que l'heure emporte.
Et les comptoirs mornes et noirs
Et les bureaux louches et faux
Et les banques battent des portes
Aux coups de vent de la démence.
C'est la ville tentaculaire,
La pieuvre ardente et l'ossuaire Et la carcasse solennelle.
Et les chemins d'ici s'en vont à l'infini Vers elle.
Emile Verhaeren, « La ville », Les campagnes hallucinées, 1893

1. noter vos impressions>réactions?
de quoi ça parle ?

2. quel est la forme du poème

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Sagot :

Réponse :

1/ Les impressions sont que c'est magnifique et émouvant nos réaction sont que c'est bien et beau.

2/ La forme du poème est de l'amour et de la haine.

Explications :

J'espère t'avoir aidez bonne fin d'après midi et bon confinement.

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