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Sagot :
Réponse :
Des politiques et des services publics qui s’affirment
Face aux inégalités sociales éclatantes et à la transition démographique, le gouvernement fédéral vise à modifier la structure sociale en réduisant la pauvreté et donc les inégalités sociales (Simões das Neves Anderson et Schneider).
Dans ce but, de nombreuses mesures sur le long-terme ont été prises ces dernières années telles que la reconnaissance du droit à la retraite, une hausse du salaire minimum supérieure au taux d’inflation, les politiques de redistribution des revenus (le programme Bolsa família par exemple). Ces mesures ne sont pas de simples transferts d’argent puisqu’elles se fondent sur un contrat dans lequel le bénéficiaire s’engage à scolariser ses enfants, réaliser des examens médicaux réguliers et est encouragé à suivre une formation (Simões das Neves Anderson et Schneider).
La diminution des inégalités passe par l’intégration ou le soutien à des populations et de territoires bien précis. Dans ce cadre, le gouvernement a mis en place des mesures permettant l’intégration des agriculteurs familiaux à la société via des programmes de crédits et des dispositifs de sécurité sociale (Sencébé et Cazella). De la même manière, l'Amazonie brésilienne fait l’objet de multiples interventions de l'État visant à améliorer les conditions de vie des populations traditionnelles (Gamez). Elle voit s’introduire sur son territoire des programmes de transfert monétaire (comme la Bolsa Família ou encore la Bolsa Verde) ainsi que des mesures envers les populations amérindiennes. Depuis les années 1990 et 2000, le gouvernement octroie en effet aux Amérindiens des droits étendus et leur reconnait et délimite des territoires (Le Tourneau). Les Amérindiens ne sont pas les seuls à bénéficier de programmes d’intégration ou de reconnaissance. D’autres minorités sont l’objet d’intervention de l’État, comme les quilombos dont le patrimoine est réhabilité (Bret).
25La diminution des inégalités passent également par des mesures plus locales. Par exemple, certaines municipalités tentent d’améliorer les systèmes de transports afin d’éviter une immobilité géographique qui se traduit par une immobilité sociale (Quiroga) ou de mener des programmes concernant les zones les plus défavorisées. À Rio de Janeiro, par exemple, des programmes de pacification des favelas et d’accélération de la croissance de certaines favelas ont lieu (Chetry et Legroux).
Des politiques qui viennent renforcer les inégalités
Toutefois, malgré l’émergence ou la consolidation de certaines politiques publiques visant à diminuer les déséquilibres sociétaux et territoriaux, d’autres politiques viennent renforcer, volontairement ou involontairement, les inégalités déjà présentes.
Certaines politiques viennent renforcer la marginalisation de certaines populations, comme les populations amérindiennes, traditionnelles ou encore les populations pauvres des centres-villes. Les acquisitions obtenues par les populations amérindiennes lors de la Constitution de 1988 ont été récemment remises en question, notamment celle des territoires qui leurs sont reconnus (Le Tourneau). Or la barrière de la langue empêche souvent ces populations déjà marginalisées de se défendre. Dans d’autres cas, l’État prend des mesures environnementales mais dont les répercussions sur les populations vivant sur les espaces concernés sont extrêmement fortes, reléguant ces populations dans des situations de vulnérabilité et/ou de marginalisation renforcées. C’est le cas de l’ouverture du Parc national du Cabo Orange dans l’Amapá qui a conduit à l’augmentation de la vulnérabilité des populations qui a considérablement changé les dynamiques sociales et environnementales des territoires désertés et des territoires d’accueil (Crespi et al.). C’est également les cas des populations traditionnelles amazoniennes vivant des ressources naturelles sur lesquelles les politiques de développement durable limitant l’utilisation de ses ressources ont eu des conséquences (Gámez).
28Localement, les problèmes de gestion des ressources peuvent venir renforcer la ségrégation socio-spatiale déjà existante. C’est le cas exposé par Cary et ses co-auteurs (2015) qui illustrent le problème de gestion de l’eau associé à un aléa climatique. Ces problèmes de gestion sont favorisés par la fragmentation urbaine liée à l’entremêlement des niveaux décisionnels.
La ségrégation socio-spatiale au sein des villes peut aussi être accentuée dans le cas de politiques urbaines favorisant la marginalisation et /ou l’invisibilisation des populations pauvres (Chetry et Legroux, Paris). À Rio de Janeiro, par exemple, les politiques urbaines sont très ambigües sur la question des favelas puisqu’elles alternent entre leur destruction, leur marginalisation et leur intégration (Chetry et Legroux). De plus, les investissements sont plutôt réalisés dans les quartiers déjà aisés (Chetry et Legroux)
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