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Bonjour, j'ai une dissertation à faire en philo la question est : Peut on vivre de plaisirs sans règles? La question me parle pas trop, donc si vous avez des idées, cela me serait d'une grande aide!

Sagot :

Bonjour,

Le désir peut induire à la souffrance si ce désir n’est pas assouvi, l'homme est alors condamné à souffrir puisque sans désir la vie est fade, le désir est le moteur de l'existence de l'homme. Le désir est donc un bien parmi les plus précieux. Sans lui, l'existence de l'homme perdrait toute saveur. Désirer, aimer désirer, est la marque d'un esprit qui aime la vie, la respecte et la promeut. "Le désir est l'essence même de l'homme, c'est-à-dire l'effort par lequel l'homme s'efforce de persévérer dans son être" (Baruch Spinoza, l'Ethique)

Le désir est inscrit dans la nature de l'homme. Non seulement l'homme désire, mais il aime désirer. Dès que l'homme désire, il se sent vivre pleinement. Une richesse de l'homme est son esprit et toutes ses facultés comme par exemple le désir. C'est parce qu'il désire qu'il progresse, avance dans la connaissance, promeut la vie tout en n'ayant de cesse de vouloir l'améliorer. On peut donc dire que l’homme est aujourd’hui ce qu’il est grâce à sa faculté de désirer. Il faut commencer par accepter ses désirs, les maîtriser, connaître leurs limites avant de s'en méfier.

L’homme est un être de désir. En effet, nous avons tous des désirs, et ce, continuellement. L’homme tout au long de sa vie doit faire face à ses désirs. Et dès que l’un d’eux est comblé un autre apparaît tout de suite et cela se répète à l’infini jusqu’à la mort. Le désir fait donc partie intégrante de l’homme. Il vit avec son désir et, quelque part, il vit aussi grâce à lui. Mais un désir inassouvi disparaît-il intégralement ? Est-on vraiment libre face à ses désirs ? Il semble pourtant qu’on ne les contrôle pas. Faut-il alors en avoir peur ? Cela reviendrait alors à s'en méfier toute notre vie.

Comme le dit Kant "l’homme ne peut se faire un concept déterminé et certain de cette forme de satisfaction de tous ses penchants qu’il désigne sous la forme de bonheur". En effet, le bonheur suppose que l’individu soit comblé et qu’il soit satisfait pleinement. À cette idée indéterminée va s’opposer le désir (l’inclination) qui vise une satisfaction immédiate et surtout précise. L’homme dans sa faiblesse peut donc choisir de satisfaire un désir qui pourtant pourrait faire son malheur. Kant prend l’exemple du goutteux. On dit souvent que la santé, contribue au bonheur. Même à l'époque de Kant, on savait que les excès de nourriture et de boisson pouvaient mettre en danger cette santé. Mais certains hommes préfèrent céder à un plaisir immédiat même s’il risque de compromettre le bonheur. "Il ne croit pas devoir sacrifier la jouissance du moment présent à l’espoir, peut-être vain du bonheur que donne la santé". En effet, même si on fait tout ce qui est nécessaire pour préserver sa santé, rien ne nous assure absolument qu’on la conservera. Nous pouvons nous abstenir de tout excès et mourir jeune d’une maladie grave. Cet exemple nous montre que le bonheur n’est jamais sûr à l’inverse de la satisfaction immédiate. C’est donc cette attirance vers le plaisir immédiat qui peut conduire les hommes à s’éloigner de la quête d’un bonheur auquel ils aspirent. L’individu recherche un bonheur éphémère sans savoir ce qu’est le vrai bonheur, l’unique, celui qui le fera grandir et se surpasser. Mais, le jugement moral est partagé par tous les êtres raisonnables. Donc, chaque homme est en mesure de déterminer quels sont ses devoirs. Le devoir est le respect de la loi morale. Il ne faut pas se demander où est le bien et le mal et il faut faire ce que notre devoir nous dicte. Cependant, la raison donne ses ordres de manière stricte et sans égard aux inclinations. Chacun cherche à atténuer la rigueur du devoir par la considération des circonstances et des cas particuliers et à excuser sa propre conduite par de faux prétextes.

La recherche du plaisir, l’unique, relève donc du devoir moral. La loi morale nous demande d’agir au nom du devoir. L’acte fait appel à notre propre volonté et non au simple désir. Certes, nous ne sommes pas certains d’atteindre le bonheur et cette quête sous-entendra probablement beaucoup d’efforts mais il est de notre devoir d’essayer d’être heureux. L’analyse de Kant très réaliste de la faiblesse de la nature humaine nous démontre que cette dernière peut supporter une morale exigeante. Alors, pouvons-nous penser comme Aristote que faire du bien autour de nous, permet d’être heureux ou comme l’affirme Kant, que le bonheur est seulement indirect car il représente le moyen d’atteindre la véritable action morale ? Chacun d’entre nous a sa propre idée du bonheur mais connaît-il vraiment le plaisir, l’unique ?