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Voici le texte :



La haine et le besoin d’affection m’avaient pris tout ensemble dès mes premiers échecs. Il s’agissait d’amadouer l’ogre scolaire. Tout faire pour qu’il ne me dévore pas le cœur. Collaborer, par exemple, au cadeau d’anniversaire de ce professeur de sixième qui, pourtant, notait mes dictées négativement : « Moins 38, Pennacchioni, la température est de plus en plus basse ! » Me creuser la tête pour choisir ce qui ferait vraiment plaisir à ce salaud, organiser la quête parmi les élèves et fournir moi-même le complément, vu que le prix de l’affreuse merveille dépassait le montant de la cagnotte.

Il y avait des coffres-forts dans les maisons bourgeoises de l’époque. J’entrepris de crocheter celui de mes parents pour participer au cadeau de mon tortionnaire. C’était un de ces petits coffres sombres et trapus, où dorment les secrets de famille. Une clef, une molette à chiffres, une autre à lettres. Je savais où mes parents rangeaient la clef mais il me fallut plusieurs nuits pour trouver la combinaison. Molette, clef, porte close. Molette, clef, porte close. Porte close. Porte close. On se dit qu’on n’y arrivera jamais. Et voilà que soudain, déclic, la porte s’ouvre ! On en reste sidéré. Une porte ouverte sur le monde secret des adultes. Secrets bien sages en l’occurrence :quelques obligations, je suppose, des emprunts russes qui dormaient là en espérant leur résurrection, le pistolet d’ordonnance d’un grand-oncle, dont le chargeur était plein mais dont on avait limé le percuteur, et de l’argent aussi, pas beaucoup, quelques billets, d’où je prélevai la dîme nécessaire au financement du cadeau. Voler pour acheter l’affection des adultes… Ce n’était pas exactement du vol et ça n’acheta évidemment aucune affection.Le pot aux roses fut découvert lorsque, durant cette même année, j’offris à ma mère un de ces affreux jardins japonais qui étaient alors à la mode et qui coûtaient les yeux de la tête.

L’événement eut trois conséquences : ma mère pleura (ce qui était rare), persuadée d’avoir mis au monde un perceur de coffres (le seul domaine où son dernier-né manifestait une indiscutable précocité), on me mit en pension, et ma vie durant je fus incapable de faucher quoi que ce soit, même quand le vol devint culturellement à la mode chez les jeunes gens de ma génération.

LES QUESTION :
10. " Et voilà que soudain, déclic, la porte s'ouvre ! "

a. Quel est le type de phrase employé ? Quel sentiment traduit-il ?

b. Quel est le temps employé ? Indiquez sa valeur et l'effet produit par son emploi.

11. Dans une réponse développé et argumentée, expliquez en quoi cet épisode a pu être formateur pour le narrateur enfant.



Pour finir la réécritures :



Récrivez le dernier paragraphe comme si le récrit était mené par deux frères. Vous ferez toutes les modifications nécessaires. Merci beaucoup pour votre aide.

Sagot :

10a: C'est une phrase exclamative. Il traduit un sentiment de peur, de choque.
10b : C'est au présent de l'indicatif. Valeur : Présent de narration. Il produit l'effet de rendre la scène plus vivante dans un texte au passé comme si elle se déroulait devant nos yeux/
11 : I don't know :)

Réécriture : L’événement eut trois conséquences : notre mère pleura (ce qui était rare), persuadée d’avoir mis au monde un perceur de coffres (le seul domaine où son dernier-né manifestait une indiscutable précocité), on nous mirent en pension, et notre vie durant nous fûmes incapables de faucher quoi que ce soit, même quand le vol devint culturellement à la mode chez les jeunes gens de notre génération.
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