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Sagot :
Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale (Pindare, Troisième Ode, 26) où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux. « Que toutes les montagnes soient miennes » déclare-t-elle dans l’hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agroi, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises ». Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une kourotrophós (Diodore de Sicile, V, 73), qui préside à l’initiation des petits d’hommes et d’animaux et les accompagne jusqu’au seuil de la vie adulte.Armée d’un arc et de flèches offert par les Cyclopes (Callimaque, Hymnes, III) Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie. Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l’aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu’Apollon se charge des hommes. Dans L’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.Coureuse des bois, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage. Seule parmi les dieux, à l’exception de Dionysos, elle est constamment entourée d’une troupe d’animaux sauvages, d’où son épiclèse de Hêgêmónê, « la Conductrice ». Elle est aussi à la tête d’une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnios, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu’elle mène à travers les forêts. L’Iliade en parle comme de « l’agreste Artémis (...), la dame des fauves » (XXI, 470).Surnommée la « Bruyante » (Keladeinế), elle mène sa meute et les pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages, et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée poursuivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l’attestent.La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or ». Chez Homère, l’arc se dit biós, qui se rapproche de bíos, « la vie ». C’est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de Trivia, « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
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