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Bonjour voila un texte que je dois résumer entre 154 et 188 mots pouvez vous m’aider svp ?


Dans un monde où la recherche forcenée d'un plaisir vite consommé est devenue un prin cipe de vie, dans un monde où le droit à « l'euphorie perpétuelle » fait quasiment partie du catalogue des avantages acquis, pourquoi donc l'école en particulier et l'apprentissage en général échapperaient-ils à cette tendance majeure ? Apparent paradoxe', à mesure que s l'échec scolaire se faisait plus évident s'est installée l'idée que le plaisir devait être consubs tantiel de toute démarche d'apprentiazage. Cette consubstantialité? a été présentée comme la meilleure garantie du succès des apprentissages. A l'opposé, l'obscur labeur a été dénoncé comme responsable de l'échec scolaire et de la désaffection des élèves.
L'idée d'apprendre sans souffrir exagérément et sans s'ennuyer prodigieusement ne
1o me paraît pas sans intérêt, mais faire du plaisir la condition sine qua non de toute démarche d'apprentissage me paraît au moins exagéré et peut-être dangereu. On constate en effet que l'affirmation du primat™ du plaisir a produit au cours de ces trente dernières années des effets extrêmement pervers et a induit des pratiques qui, loin de lutter contre l'échec scolaire, ont eu plutôt tendance à l'aggraver.
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Au plaisir de lire
Considérons ce qu'a occasionné l'obsession pédagogique du plaisir dans l'apprentissage de la lecture et voyons comment on a confondu le plaisir de lire avec le plaisir d'apprendre à lire. Pour faire plaisir à un enfant, on fait semblant de croire et on lui fait croire-qu'il sait lire alors qu'il en est encore incapable. Ce n'est pas parce qu'il suit les lignes avec 20 son doigt en manifestant une grande attention aux mots de son texte qu'il le lit vraiment.
Non ! Il le connait quasiment par cœur, et si un mot changeait, il ne s'en apercevrait vraisemblablement pas. Lire - faut-il le préciser c'est être capable de reconnaître et de comprendre un mot que l'on n'a jamais rencontré auparavant et cette capacité exige que l'on ait maîtrisé avec patience et parfois difficulté les mécanismes qui permettent au code écrit 1s de fonctionner. Rien n'est plus dangereux que de faire croire à un enfant qu'il sait lire alors qu'il ne possède aucune autonomie de lecture. 11 faut, au contraire, qu'il accepte le fait que le plaisir de lire est au bout du chemin d'un apprentissage qui sera parfois aride, parfois répétitif, mais qui lui donnera le pouvoir de conquérir tout seul le sens d'un texte. Pendant ces trente dernières années, certains ont tenté de faire croire aux instituteurs du cours 30 préparatoire que le grand ennemi de la lecture était le déchiffrage : c'était, disait-on, parce que Kon obligeait ces malheureux élèves à établir des liens entre les lettres qu'ils découvraient et les sons qui leur correspondaient que certains en restaient au stade de l'änon-nement besogneux privé de sens. Autrement dit, c'est parce que l'on différait le plaisir de comprendre tout de suite en les obligeant à dominer d'abord les mécanismes de la lecture 15 que l'on faisait de ces enfants de futurs illettrés,
Lors de l'apprentissage de la lecture, apprendre à associer les lettres ou groupes de lettres aux sons qui leur correspondent dans la langue orale constitue un savoir-faire néces-saire, car c'est ce qui permet à un enfant de pouvoir identifier un mot qu'il n'a encore jamais lu. A six ans, quand il arrive au cours préparatoire, un enfant possède dans sa tête un réper-40 toire de quelque 8 à 900 mots oraux. Cela lui permet, lorsque vous lui parlez, de reconnaître « le bruit d'un mot » et d'en comprendre le sens en interrogeant son dictionnaire mental.
La connaissance des correspondances entre lettres et sons va lui permettre de se servir de ce même dictionnaire de mots oraux en « traduisant » en sons ce qu'il découvre en lettres.
Il faut savoir que, dans tout texte français écrit, un lecteur peut établir, sans risque de se 4 tromper, les relations de 85 % des lettres avec les sons qui lui correspondent respective-ment. Le français, de ce point de vué, est done une langue beaucoup plus régulière qu'on ne le prétend. Faudrait-il préférer le plaisir immédiat d'une parodie de lecture et priver un enfant de la maîtrise d'un instrument de véritable autonomie? (686 mots)