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L
Lisez attentivement cet extrait du Horla
17 août. - (...) Donc, ayant lu jusqu'à une heure du matin, j'ai été m'asseoir ensuite
auprès de ma fenêtre ouverte pour rafratchir mon front et ma pensée bu vent calme de
l'obscurité. 11 falsalt bon, il falsalt tiède! Comme j'aurais aimé cette nuit-là autrefois !
Pas de lune. Les étoiles avaient au fond du ciel noir des scintillements frémissants. Qui
habite ces mondes ? Quelles formes, quels vivants, quels animaux, quelles plantes sont
là-bas 7 Ceux qui pensent dans ces univers lointains, que savent-ils plus que nous ?
Que peuvent-ils plus que nous ? Que volent-ils que nous ne connaissons point ? (...)
Nous sommes si infirmes, si désarmés, si ignorants, si petits, nous autres, sur ce grain
de boue qui tourne délayé dans une goutte d'eau.
Évaluation Séquence 2: le Fantastique
Le Horla, Guy de Maupassant
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10 Je m'assoupls en rêvant ainsi au vent frais du soir. Or, ayant dormi environ quarante
11 minutes, je rouvris les yeux sans faire un mouvement, réveillé par je ne sais quelle
12 émotion confuse et bizarre! Je ne vis rien d'abord, puis, tout à coup, il me sembla
13 qu'une page du livre resté ouvert sur ma table venait de tourner toute seule. Aucun
souffle d'air n'était entré par ma fenêtre. Je fus surpris et j'attendis. Au bout de quatre
minutes environ. Je vis, je vis, out, je vis de mes yeux une autre page se soulever et se
16 rabattre sur la précédente, comme si un doigt l'eût feuilletée. Mon fauteuil était vide,
17 semblait vide; mais je compris qu'il était là, lui, assis à ma place, et qu'il lisait. D'un
bond furieux, d'un bond de bête révoltée, qui va éventrer son dompteur, je traversai
ma chambre pour le saisir, pour l'étreindre, pour le tuer !... Mais mon siège, avant que
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je l'eusse atteint, se renversa comme si on eût fui devant moi... ma table oscilla, ma
1 lampe tomba et s'éteignit, et ma fenêtre se ferma comme si un malfaiteur surpris se fût
2 élancé dans la nuit, en prenant à pleines mains les battants. Donc, il s'était sauvé ; il
3 avait eu peur, peur de moi, lui ! Alors...alors...demain...ou après...ou un jour
quelconque, je pourrai donc le tenir sous mes poings, et l'écraser contre le sol