pres des Eparges.
Les hommes creusent, sans comprendre, sous la neige qui floconne à
travers les fûts des hêtres. L'un après l'autre, Porchon, Rebière et moi
surveillons les équipes et passons deux heures avec elles. C'est mon
tour: la besogne flâne, les flocons dansent, les terrassiers bavardent. Il
y a là, debout et les mains dans les poches, ou s'appuyant au manche de
leur outil, Biloray dit la Fouine, grêle, nerveux, les yeux intelligents et
vifs dans un visage gros comme le poing; Gron le boxeur, court de col et
large des épaules, ses dents en or luisant sous sa lèvre charbonneuse ;
et Durozier, l'homme des longues conférences, pacifiste au sirop de
groseille, barbu comme une réclame de sève capillaire, douceâtre, poli,
dangereux ; et encore Chabeau, un rural dur à la besogne, dont les yeux
bleus se décolorent dans une face honnête et crayeuse; et le placide
Beaurain, et Compain « la Pipelette », aux vastes oreilles sans ourlet; et
Jaffelin, le classe 14 aux joues tendres duvetées de blond; et l'aîné des
deux Chantoiseau, un grand diable basané, patibulaire et bon enfant.
<< Alors quoi, dit la Fouine, c'est c'te nuit qu'ils attaquent, les Boches ?
- Verdun d'abord, gouaille le boxeur; après, Paname... Heureusement
qu'on est là, nous autres !
5 a. Quelles figures de
style sont employées
pour décrire les soldats?
b. Quel est l'effet
produit ? Pourriez vous m’aider svp!!