Document 3 Le rôle des groupes de pairs 3a) Le début de l'adolescence, avec l'entrée au collège, est caractérisé par une nouvelle << autonomie relationnelle» [...]. Dans ce processus, les adolescents disposent de davantage de liberté concernant le choix et la fréquentation de leurs amis, ce qui nécessite de la part de leurs parents de trouver un équilibre entre contrôle (horaires, moments de sorties) et soutien de leurs enfants [...]. Dans un contexte où le temps passé avec la famille diminue au bénéfice du temps passé avec les pairs, ces derniers sont amenés à occuper une place de plus en plus centrale dans le développement et la construction identitaire des adolescents. Ils constituent un soutien essentiel, susceptible d'exercer une influence positive dans des domaines variés (comportements prosociaux, activités physiques, sexualité protégée [...]), d'être un facteur de protection contre la violence ou de compenser les effets négatifs de contextes familiaux dégradés [...]. De nombreux travaux montrent également l'influence des pairs, en particulier sur les consommations de substances psychoactives et plus largement sur les comportements à risque [...]. » Enguerrand Roscoât, Christophe Léon, Emmanuelle Codeau, << Entre famille et pairs », Agora débats/jeunesses, nº4, 2016. 3b) La culture scolaire, maintenant concurrencée par les médias (télé et radio) et par « la société des pairs »>; a de plus en plus de mal à imposer ses normes. Tous les sociologues de l'éducation le constatent. [...] Cependant, il serait abusivement optimiste de penser que les identités adolescentes se construisent désormais en toute liberté et en privilégiant l'authenticité. Dominique Pasquier insiste sur le poids du conformisme des groupes de jeunes et de la pression qu'ils exercent sur les choix individuels. On soigne son look avant de partir au lycée en pensant au regard des autres, on écoute du rap ou du reggae pour aussi signer son appartenance au groupe de ses amis... « On a supprimé l'uniforme en classe mais les jeunes se sont donné entre eux de nouvelles consignes vestimentaires parfaitement rigides; la ségrégation des sexes a été abolie mais dans la vie scolaire de tous les jours, les échanges entre garçons et filles sont soumis au contrôle constant des groupes; l'école se montre moins exigeante dans le maniement du français mais la maîtrise de certains codes du langage adolescent est une condition nécessaire pour participer aux interactions autour de soi. Si on ne se comporte pas comme les autres, la sanction n'est plus d'être viré du bahut, mais de ne pas avoir d'amis, ce qui peut être pire à cet âge. Martine Fournier, « Lycéens : la culture des pairs à propos de Dominique Pasquier », Autrement, n° 180, 2005.
1) Selon l'auteure, quelles instances de socialisation interviennent principalement dans la socialisation des jeunes? (doc. 3b) 2) Expliquez la phrase soulignée. (doc. 3a) 3) Donnez des exemples d'activités qui participent à la socialisation du groupe. 4) Par quels mécanismes les jeunes sont-ils incités au conformisme? (doc. 3b) 5) Comment la socialisation au sein du groupe de pairs peut-elle s'opposer à celle de la famille ou de l'école? (doc. 3a et 3b)