5) Le voyageur et l'animal Hélas ! les deux jambes d'avant de Modestine n'avaient plus que chair à vif à l'intérieur et du sang lui coulait sous la queue. On m'avait affirmé au mo ment du départ, et j'étais assez disposé à y croire, qu'avant peu de jours, Jen viendrais à aimer Modestine comme un chien. Trois jours s'étaient écoulés, s nous avions partagé quelques mésaventures et mon cœur était toujours aussi froid que glace à l'égard de ma bête de somme. Elle était assez gentille à voir mais aussi avait-elle donné preuve d'une foncière stupidité, rachetée, a vrai dire, par sa patience, mais aggravée par des accès de légèreté sentimentale de placés et navrants. Et j'avoue que cette découverte constituait un autre grief 10 contre elle. A quoi diable pouvait bien servir une ânesse, si elle ne pouvait porter un sac de couchage et de menus accessoires ? Je vis le dénouement de la fable arriver rapidement lorsqu'il me faudrait porter Modestine. Ésope étai un homme qui connaissait le monde. Je vous assure que je me suis remis en route, le cœur lourd de soucis, pour ma courte étape de la journée. Le Haut Gévaudan, chapitre II, « Cheylard et Luc Questions
1. Quels sentiments le narrateur* éprouve-t-il pour son ânesse?
2. Comprenez-vous son attitude ?​