Séance 5: l'expression d'un chagrin confinant à l'angoisse morbide
Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes²;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie³
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie; et l'épais linceuls
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866
Questions:
1. Relevez le champ lexical de la nature. A priori qu'évoque ce poème ?
2. Où se trouve le poète ? Justifiez votre réponse.
3. Quel moment de la journée est évoqué ici ? Citez le texte pour justifier votre
réponse.
4. Relevez les répétitions. Quelle tonalité donnent-elles au texte ?
5. Quels sentiments le poète exprime-t-il dans ce texte ? Donnez deux éléments
de réponse et justifiez-les.