Bonjour j’ai ce sujet à rendre pouvais vous m’aider svp
Voici le texte :« Les noms propres eux-mêmes ne sont pas toujours prononcés dans le but de nous faire
voir les idées des choses particulières auxquelles elles sont censées être jointes. Par exemple, quand
un Scolastique (1) vous dit qu'Aristote l'a dit, pensez-vous qu'il veuille par-là faire naître dans votre
imagination l'idée de cet homme particulier ? Il se propose simplement par-là de vous disposer à
admettre son opinion, avec la déférence et la soumission qui sont habituellement jointes à ce nom.
Lorsque quelqu'un, qui a eu l'habitude d'abandonner son jugement à l'autorité de ce philosophe,
rencontre au cours d'une lecture les lettres qui composent ce nom, il donne, sur-le-champ, son
accord à la doctrine que l'on propose à son assentiment et il le fait dans un éclair de pensée si rapide
et si soudain qu'il est impossible que l'idée de l'homme ou de ses écrits le précède, tant est étroite
et immédiate la connexion que la coutume a depuis longtemps établie dans l'esprit de certains entre
le mot même d'Aristote et les mouvements d'assentiment et de respect.
J'invite le lecteur à réfléchir sur lui-même. N'arrive-t-il pas souvent, qu'en entendant ou en
lisant un discours, la passion de la joie, de l'amour, de la haine, de l'admiration, du mépris, etc.,
naisse immédiatement dans son esprit, sans l'entremise d'aucune idée. Il est vrai que, au début, les
mots ont pu occasionner des idées propres à produire ces émotions. Mais, une fois le langage
devenu familier, l'audition des sons ou la vue des lettres est souvent immédiatement suivie des
passions qui au début, éta ent produites par l'intervention d'idées qui sont maintenant
complètement omises.
De plus, communiquer des idées indiquées par des mots n'est pas la fin principale ni la fin
unique du langage, comme on le croit couramment. Il y a d'autres fins comme : faire naître une
passion, susciter une action ou la prévenir, mettre l'esprit dans une disposition particulière. Dans
bien des cas, la communication des idées est tout à fait secondaire, et parfois complètement omise,
quand on peut s'en passer comme cela n'est pas rare dans l'usage courant du langage.
J'interroge chacun : chaque fois qu'il dit à autrui que telle action est honorable et vertueuse,
avec l'intention de l'inciter à l'accomplir, a-t-il à ce moment-là l'idée d'honneur et de vertu ? a-t-il
réellement l'intention d'éveiller ces idées dans l'esprit de celui à qui il s'adresse et de leur accord
avec l'action en question ?
Dès qu'on entend les mots mensonge, coquin, l'indignation, la vengeance et les mouvements
de colère apparaissent instantanément dans l'esprit de certains, sans que jamais ils soient attentifs
aux définitions de ces mots. >>
Berkeley, Principes de la connaissance humaine, introduction manuscrite.
(1) Les scolastiques sont des philosophes qui, au Moyen-Âge, s'efforcent de réconcilier la religion catholique romaine
avec la philosophie d'Aristote, parce qu'ils soutiennent: 1. Qu'il n'existe qu'une seule vérité; 2. Que la religion et
Aristote sont tous deux vrais.
Les questions suivantes sont destinées à permettre de comprendre et de discuter le texte. Vous devezy répondre en
vous appuyant à la fois sur le texte et sur vos connaissances. Vos réponses doivent être rédigées et développées : toute
affirmation doit être justifiée.
Et voici les questions auquel je dois répondre merci beaucoup à ceux qui m’aideront
1) A quelle conception du langage et de la signification s'oppose Berkeley dans ce texte ?
Expliquez les divers buts (fins) du langage. Vous pouvez vous appuyer sur des exemples.
3) Expliquez en quoi l'argument d'autorité montre que la communication des idées n'est pas le seu
but de la parole. Puis, généralisez la critique proposée par Berkeley en expliquant les SS 3 et 4.
Est-ce que la parole seule peut expliquer les effets mentionnés dans ce texte ? Pour répondre
cette question, vous pouvez commencer par analyser le fonctionnement de l'argument d'autorite
en vous demandant dans quelles conditions il est efficace. Appuyez-vous également sur les autre
buts réalisés par le langage selon Berkeley.