2 Réflexion du Premier ministre britannique
pendant la Conférence de la paix à Paris, 1919
Dès que l'Allemagne aura accepté nos conditions,
particulièrement les réparations, nous lui ouvrirons
l'accès aux matières premières et aux marchés du
monde à égalité avec nous, et nous ferons tout notre
possible pour rendre le peuple allemand capable de
se remettre sur ses jambes. Nous ne pouvons à la fois
l'estropier et nous attendre à être payés [...]. Il me
semble que nous devons nous efforcer d'établir le
règlement de la paix comme si nous étions des arbitres
impartiaux, oublieux des passions de la guerre.
Lloyd George, Mémorandum' du 25 mars 1919.
1. Document permettant de recueillir les observations d'un
responsable politique en vue d'une décision future.
3 L'ancien chancelier allemand sur les clauses
du traité de Versailles de 1919
1re
Jamais n'a été infligée à un peuple, avec plus de bru-
talité, une paix aussi accablante et aussi ignomi-
nieuse qu'au peuple allemand avec la paix honteuse
de Versailles. Dans toutes les guerres des derniers
siècles, des négociations entre vainqueur et vaincu
avaient précédé la conclusion de la paix. [...]
Une paix sans négociations préalables, une paix
dictée [...]. La paix de Versailles nous a ravi plus de
soixante-dix mille kilomètres carrés et plus de sept
millions d'habitants [...], tandis que notre armée,
autrefois la plus forte et la plus brave du monde,
était réduite à n'être qu'une force de police à peine
suffisante pour maintenir l'ordre intérieur.
Prince de Bülow, Mémoires, tome 3, 1931.