La vengeance de Zidore Lorsque revint l'été, il lui fallut aller remuer la bête dans sa côte. C'était loin. Le goujat, plus furieux chaque matin, partait de son pas lourd à travers les blés. Les hommes qui travaillaient dans les terres lui criaient, par plaisanterie :
«Hé Zidore, tu f'ras mes compliments à Coco. >> Il ne répondait point; mais il cassalt, en passant, une baguette dans une haie et, dès qu'il avait déplacé l'attache du vieux cheval, il le laissait se remettre à brouter; puis approchant traîtreusement, il lui cinglait les jarrets. L'animal essayait de fuir, de ruer, d'échapper aux coups, et il tournait au bout de sa corde comme s'il eût été enfermé dans une piste. Et le gars le frappait avec rage, courant derrière, acharné, les dents serrées par la colère.
Puis il s'en allait lentement, sans se retourner, tandis que le cheval le regardait partir de son coeil de vieux, les côtes saillantes, essoufflé d'avoir trotté. Et il ne rebaissait vers l'herbe sa tête osseuse et blanche qu'après avoir vu disparaître au loin la blouse bleue du jeune paysan. Comme les nuits étaient chaudes, on laissait maintenant Coco coucher dehors, là-bas, au bord de la ravine¹, derrière le bois. Zidore seul allait le voir.
L'enfant s'amusait encore à lui jeter des pierres. Il s'asseyait à dix pas de lui, sur un talus, et il restait là une demi-heure, lançant de temps en temps un caillou tranchant au bidet, qui demeurait debout, enchaîné devant son ennemi, et le regardant sans cesse, sans oser paître avant qu'il fût reparti.
Mais toujours cette pensée restait plantée dans l'esprit du goujat: « Pourquoi nourrir ce cheval qui ne faisait plus rien ? >> Il lui semblait que cette misérable rosse volait le manger des autres, volait l'avoir des hommes, le bien du bon Dieu, le volait même aussi, lui, Zidore qui travaillait. Alors, peu à peu, chaque jour, le gars bande de pâturage qu'il lui donnait en avançant le piquet de bois où était fixée la corde.
La bête jeûnait, maigrissait, dépérissait. Trop faible pour casser son attache, elle tendait la tête vers la grande herbe verte et luisante, si proche, et dont l'odeur lui venait sans qu'elle y pût toucher.
1. à l'aide de la synthèse sur le réalisme, dans quel menire pouvez-vous dire que ce texte est réaliste? justifier votre réponse en citant le texte et en vous appuyant sur le contenu de la synthèse.
2. relever tous les substituts qui désigne coco
3. distingue les mots génériques des autres mots quelle information supplémentaire apporte ces derniers? propose un classement et justifie le.
[débat] Zidore s'étonne que l'on s'occupe d'un vieil animal devenu inutile : partagez-vous son avis ? aidez moi s'il vous plaît je dois vraiment le rendre lundi merci a ceux qui m'aideront