Le bilan du règne de Constantin
Comparons l'état présent de nos affaires avec le passé, et reconnaissons l'heureux
changement qui est survenu. Autrefois ceux qui avaient entre les mains l'autorité
souveraine, et qui prenaient un grand soin du culte de la multitude des dieux, ont
marché à la tête de leurs armées et ont porté pour enseignes les images des morts.
s Mais notre empereur a défait les impies et les démons. Il a reconnu à l'heure même
la grâce que Dieu lui avait faite de favoriser ses armes, et lui a rendu la gloire de sa
victoire. Il a enseigné aux autres à mettre leur espérance non dans la force de leurs
armes, mais dans la protection de Dieu, qui est le dispensateur de la victoire. Il leur a
prescrit la méthode de prier et à porter leur esprit jusqu'à Dieu, pour l'invoquer comme
to le Dieu des armées, comme l'arbitre des combats, comme le protecteur de ceux qui
le servent. Il a fait de son palais une église où il adore le Sauveur, et où il se nourrit
des vérités de l'Écriture. Il a bâti des églises avec une magnificence convenable à un
grand Prince. Notre empereur a élevé bientôt après dans la ville de son nom, et dans
plusieurs autres, des églises plus magnifiques que celles qui avaient été démolies.
D'après Eusébe de Césarée, Louange à Constantin ou discours pour les trente ans de règne, 325.
1. Référence aux victoires remportées par Constantin contre les autres empereurs Maxence (en 312)
et Licinius (en 324).
2. Constantin fit bâtir une nouvelle capitale en Orient: Constantinople.
CONSIGNE
Constantin P
(272-337)
Proclamé empe-
reur en 306, il réunit
sous son autorité la tota-
lité de l'Empire à partir de 312.
Son règne personnel correspond
à une politique réformatrice dans
de nombreux domaines, dont
la religion. Il impose la liberté
religieuse qui met un terme aux
persécutions des chrétiens (313).
Il facilite ensuite la pratique et
la diffusion du christianisme.
En 330, il fonde une nouvelle
capitale, Constantinople: il envi-
sage d'en faire la nouvelle Rome
chrétienne.