Bonjour,
pourriez-vous m’aider pour les questions 1,2,3
Merci d’avance bonne journée
TEXTE ÉCHO
Un sentiment de respect
Dans la vie quotidienne, nous ne faisons pas de distinction entre pouvoir, autorité,
contrainte. Ces termes signifient tous pour nous l'absence de liberté. La philosophe
Hannah Arendt montre que l'obéissance peut aussi être accompagnée de respect.
Puisque l'autorité requiert toujours l'obéissance, on la prend souvent
pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l'autorité exclut l'usage
de moyens extérieurs de coercition¹; là où la force est employée, l'auto-
rité proprement dite a échoué. L'autorité, d'autre part, est incompatible
s avec la persuasion, qui présuppose l'égalité et opère par un processus
d'argumentation. Là où on a recours à des arguments, l'autorité est laissée
de côté. Face à l'ordre égalitaire de la persuasion, se tient l'ordre autoritaire,
qui est toujours hiérarchique.
S'il faut vraiment définir l'autorité, alors ce doit être en l'opposant à la
10 fois à la contrainte par force et à la persuasion par arguments. La relation
autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur
une raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu'ils
ont en commun, c'est la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la
justesse et la légitimité, et où tous deux ont d'avance leur place fixée.
Hannah ARENDT, « Qu'est-ce que l'autorité ? », trad. M.-C. Brossollet et H. Pons,
in La Crise de la culture, éd. de P. Lévy, Éditions Gallimard, 1972, p. 123.
1. Contrainte, répression.