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Lors d'un périple dans les colonies de l'Afrique équatoriale française
(AEF) en 1926-1927, l'écrivain André Gide fait part de ses observations
dans son journal, publié peu après. Dans l'extrait suivant, des femmes
africaines sont en train de construire une route.
Ce pauvre bétail' ruisselait sous l'averse. Nombre d'entre elles allai-
taient tout en travaillant. Tous les vingt mètres environ, aux côtés de la
route, un vaste trou, profond de trois mètres le plus souvent; c'est de là
que sans outils appropriés, ces misérables travailleuses avaient extrait la
terre sablonneuse pour les remblais. Il était arrivé plus d'une fois que le
sol sans consistance s'effondrât, ensevelissant les femmes et les enfants
qui travaillaient au fond du trou. Ceci nous fut redit par plusieurs. Tra-
vaillant le plus souvent trop loin de leur village pour pouvoir y retourner
le soir, ces femmes se sont construit dans la forêt des huttes provisoires,
perméables abris de branches et de roseaux. Nous avons appris que le
milicien qui les surveille les avait fait travailler toute la nuit pour réparer
les dégâts d'un récent orage et permettre notre passage.
André Gide, Voyage au Congo, Éditions Gallimard, 1927; rééd. Gallimard, « Folio», 1995.
1. Terme pour désigner ces femmes. 2. Sans outils adaptés (en italique dans le texte).
3. Levées de terre. 4. Soldat.
Après avoir lu le texte, répondez aux questions suivantes sur une feuille :
1.Qui sont les personnes qui travaillent ? Que doivent-elles réaliser ?
los comume africaines
2. Dans quelles conditions ces personnes travaillent-elles ?
3.S'agit-il pour autant d'esclaves ? Justifiez votre réponse.
4. Que révèle ce document sur le travail dans les colonies françaises ?
5. Quelle loi vise à mettre fin à cette situation ? Quand a-t-elle été votée ?
Pouvez vous m’aider