Une véritable troupe Roland Dahl,né en 1916, est un écrivain anglais. Après avoir raconté des épisodes de sa petite enfance, Roald Dahl évoque maintenant sa jeunesse et ses vacances en famille. Les grandes vacances! Mots magiques! Il me suffisait de les entendre prononcer pour des frissons de joie me parcourir la peau. Toutes mes vacances d'été, de quatre à dix-sept ans (de 1920 à 1932) furent totalement idylliques. Elles le furent, j'en suis certain, parce que nous nous rendions toujours dans le même endroit idyllique et que cet endroit était la Norvège. À l'exception de ma demi-sœur, si vieille, et de mon demi-frère, lui un peu moins vieux, nous étions tous de purs Norvégiens d'origine. Nous parlions tous norvégiens et tous nos parents vivaient là-bas. Alors, en un sens, nous rendre en Norvège chaque été, c'était un peu comme rentrer au pays. Le voyage même était un événement. N'oubliez pas qu'en ce temps- là il n'existait pas d'avions et le voyage nous prenait donc quatre journées complètes à l'aller, et autant au retour. Nous fermions toujours une véritable troupe. Il y avait mes trois sœurs et ma vieille demi- sœur (quatre), mon demi-frère et moi (six), ma mère (sept), Nounou (huit), et en plus il y avait toujours au moins deux autres filles, sortes d'amies anonymes aussi vieilles que ma vieille demi-sœur (dix en tout) Quand j'y repense maintenant, je ne sais vraiment pas comment ma mère arrivait à se débrouiller. Il lui fallait écrire à l'avance pour réserver des places dans les trains, sur les bateaux et à l'hôtel. Elle devait s'assurer que nous emportions suffisamment de culottes, de chemises, de pull- overs, de sandales de gymnastique et de maillots de bain (on ne pouvait même pas acheter un lacet de chaussure sur l'île où nous allions) et la préparation des bagages devait être un vrai cauchemar. Tout était soigneusement rangé dans six énormes malles, sans parler d'innombrables valises, et lorsque le grand jour du départ arrivait, notre groupe de dix, accompagné de notre montagne de bagages, se lançait dans la première et la plus facile étape du péril, le voyage en train jusqu'à Londres. Arrivés à Londres, nous nous empilions dans trois taxis qui nous emmenaient en cahotant à travers la grande ville jusqu'à King's Cross où nous montions dans le train pour Newcastle, à trois cents kilomètres au nord. Le voyage jusqu'à Newcastle durait environ cinq heures et lorsque nous y arrivions, il nous fallait de nouveau trois taxis pour nous emmener de la gare jusqu'au quai d'embarquement où nous où nous attendait notre bateau. La prochaine étape serait ensuite Oslo, la capitale de la Norvège. 1984 Roald Dahl, Moi, Boy, traduit par Janine Hérisson, Roald Dahl Nominee Ltd, 1. Une des grandes gares de Londres, au centre de la ville.
Répondez aux questions suivantes:
1. Le récit est-il effectué à la première ou à la troisième personne? Quel est le genre de ce récit ?
2. a) Qui est le narrateur de ce texte?
b) Où et à quelle époque a-t-il vécu?
c) Sait-on en quelle année il est né?
3. A quels noms renvoient les substituts "je" et "nous" dans ce texte? Précisez votre réponse. 4. a) Quel souvenir est évoqué dans ce texte? b) S'agit-il d'un voyage en particulier ou de plusieurs voyages? Expliquez et justifiez. 5. D'après votre lecture, quel est le sens de l'adjectif "idyllique": habituel, inattendu, merveilleux, incroyable, surprenant, chanceux. 6. Quel moment de sa vie le narrateur raconte-t-il dans ce texte? En connaît-on la durée?