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Mme Lefèvre et sa servante Rose vivent modestement
nuit, on leur dérobe une douzaine d'oignons.
Les deux femmes effarées contemplaient les traces de pas, bavardaient, supposaient des choses:
"Tenez, ils ont passé par là. Ils ont mis leurs pieds sur le mur; ils ont sauté dans la platebande."
Et elles s'épouvantaient pour l'avenir. Comment dormir tranquilles maintenant.
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sene
Le bruit du vol se répandit. Les voisins arrivèrent, constatèrent, discutèrent à leur tour; et les deux femmes
expliquaient à chaque nouveau venu leurs observations et leurs idées.
Un fermier d'à côté leur offrit ce conseil: "Vous devriez avoir un chien."
amories
Рамн
C'était vrai, cela; elles devraient avoir un chien, quand ce ne serait que pour donner l'éveil. Pas un gros
chien, Seigneur! Que feraient-elles d'un gros chien! II les ruinerait en nourriture. Mais un petit chien (en
Normandie, on prononce quin), un petit freluquet de quin qui jappe.
10 Dès que tout le monde fut parti, Mme Lefèvre discuta longtemps cette idée de chien.
L'épicier de Rolleville en avait bien un, tout petit; mais il exigeait qu'on le lui payât deux francs, pour couvrir
ses frais d'élevage. Mme Lefèvre déclara qu'elle voulait bien nourrir un "quin", mais qu'elle n'en achèterait
13 pas.
ont "Pierrot", Les Contes de la Bécasse (1883)