2 Le salon de madame Geoffrin vu par Marmontel¹
Assez riche pour faire de sa maison le rendez-vous des lettres et des arts [...).
Mme Geoffrin avait fondé chez elle deux diners, l'un (le lundi) pour les artistes
et l'autre (le mercredi) pour les gens de lettres; et une chose assez remarquable,
c'est que [...], cette femme qui de sa vie n'avait rien lu, rien appris qu'à la volée.
se trouvant au milieu de l'une ou l'autre société, ne leur était point étrangère
[...]. elle avait le bon esprit de ne parler jamais que ce qu'elle savait très bien, et
de céder sur tout le reste [...] mais elle était plus adroite encore à présider ces
deux sociétés, naturellement libres, à marquer des limites à cette liberté et à l'y
ramener par un mot, par un geste [...] «Allons, voilà qui est bien» était commu-
némentde signal de sagesse qu'elle donnait à ses convives.
*Jean-François Marmontel, cité dans Michel Vovelle, L'Homme des Lumières, Le Seuil, 1996.
3. Comment agit-elle pour contrôler
les débats?