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Donner la parole aux animaux afin qu'ils se fassent entendre: voilà une proposition
singulière qui pourrait apporter un éclairage salutaire à la cause animale. Mais comment
trouver les mots justes ? Comment traduire les émotions, les questionnements ou les
revendications du peuple des bêtes ? En se retournant sur nos propres comportements, tout
simplement. S'ils nuisent au bien-être du monde animal, ils ne peuvent qu'être condamnés.
Pourtant, le principe même d'offrir aux animaux notre langage pour exprimer leurs
doléances se heurte à une contrariété: sacrifier à l'anthropocentrisme. Or j'ai souvent rejeté
cette démarche qui prête aux animaux des sentiments humains. La diversité et la singularité
du monde animal me paraissent se suffire à elles-mêmes, sans avoir besoin de pasticher les
bipèdes que nous sommes. Cela dit, ressentir, s'émouvoir, agir en fonction des événements
est-il le propre de l'homme ? L'éthologie prouve, chaque jour davantage, combien le fossé
que nous avons creusé entre nous et le monde animal mérite d'être comblé au fil des
découvertes. L'animal se sert de l'outil, il sait rire, tricher, établir des stratégies. Il peut faire
l'amour par plaisir, témoigner de la compassion sans arrière-pensée, soigner, adopter ou se
sacrifier dans l'intérêt général... Nous est-il si différent pour mériter notre mépris ?
Michel de Montaigne, humaniste précurseur, a toujours rejeté l'indifférence à l'égard du
monde animal. Mieux, il a défendu les analogies qui devraient nous rassembler : « La manière
de naître, d'engendrer, de se nourrir, d'agir, de se mouvoir, de vivre et de mourir qui est celle
des animaux est si proche de la nôtre que tout ce que nous ôtons aux causes qui les animent et
que nous ajoutons à notre condition pour la placer au-dessus de la leur ne peut relever d'une
vision raisonnée. » Et d'enchaîner avec cette recommandation : « Nous devons la justice aux
hommes, et la bienveillance et la douceur aux autres créatures qui peuvent les ressentir. >>
Comment cette invitation élémentaire à la compassion n'a-t-elle pas été entendue ?
Charles Darwin a peut-être trouvé l'explication en disant : « Les animaux dont nous avons
fait nos esclaves, nous n'aimons pas les considérer comme des égaux. » Ce constat archaïque
fait encore recette, mais je ne peux imaginer qu'il soit durable. La question demeure donc de
savoir quand la société humaine décidera enfin de supprimer pour autrui toute souffrance
évitable.
La révolution socioculturelle des années 1960-1970, invitant au pacifisme, à la libération
sexuelle, à la communion avec la nature ou à l'ouverture vers l'autre, aurait pu entraîner dans
sa mouvance une reconsidération de notre relation à l'animal. Il n'en fut rien. Ce rendez-vous
raté de l'histoire reste à susciter...
Si je vous traite d'hominidés, vous n'y verrez pas malice. Mais si je vous rappelle que ce
vocable vous associe au bonobo, au chimpanzé, au gorille ou à l'orang-outan, vous trouverez
peut-être à redire. Et pourtant, nous appartenons au même clan, celui des primates. À force de
rejeter cette évidence, une heureuse cohabitation avec nous n'a pas pu se dessiner. A bien des
égards, vous avez banni vos voisins de planète, les animaux, de votre civilisation.
Pourtant, lorsque l'on revisite notre passé commun, la mixité, voire la promiscuité,
apparaît comme une évidence. Il y a près de 15 à 20 millions d'années, les gibbons, puis les
orangs-outans et les gorilles se séparèrent de la branche qui deviendra humaine. Les
chimpanzés et les bonobos firent de même il y a 6 à 7 millions d'années. Enfin, après bien des
épisodes aléatoires de la saga homo, sapiens finira par s'imposer, il y a quelque 300 000 ans.
Certes, ce compagnonnage historique n'implique pas nécessairement de devoirs. Il est le fruit
d'une stupéfiante aventure de la vie, dont chaque individu n'est qu'un modeste mais
indispensable acteur. En revanche, il ne peut générer votre indifférence et encore moins votre
mépris.

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