La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastucuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet:
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant. Dans son wil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, O toi que j'eusse aimée, à toi qui le savais !
Baudelaire, « A une passante », issu du recueil Les Fleurs du Mal
Questions:
5) Rédigez un petit paragraphe dans lequel vous expliquerez comment Baudelaire met en avant cette femme qui passe. N'oubliez pas d'y insérer quelques procédés d'écriture... /10
Merci d'avance.