je veux un résumé de ce texte svp :
Pour un riche d'un pays riche, tendanciellement cosmopolite¹ (et dont le passeport signifie de plus en plus, non pas une simple appartenance nationale, une protection et un droit de citoyenneté, mais un surcroît² de droits, en particulier un droit mondial de circulation sans entraves³), la frontière est devenue une formalité d'embarquement, un point de reconnaissance symbolique de son statut social qui se franchit au pas de course. Pour un pauvre d'un pays pauvre, la frontière est tendanciellement tout autre chose : non seulement c'est un obstacle très difficile à franchir, mais c'est un lieu où l'on revient sans cesse se heurter, que l'on passe et repasse au gré d'expulsions et de regroupements familiaux, dans lequel finalement on séjourne. C'est une zone spatio-temporelle extraordinairement visqueuse, presque un lieu de vie - une vie qui est une attente de vivre, une non-vie. Le psychanalyste André Green a écrit quelque part qu'il est déjà difficile de vivre sur une frontière, mais que ce n'est rien auprès d'être soi-même une frontière. Il l'entendait au sens du déchirement des identités multiples, des identités migrantes, mais il faut bien voir aussi les bases matérielles de la chose.