bonjour
L'insertion scolaire des enfants handicapés est souvent freinée par plusieurs choses . Il y a lieu d'abord de distinguer les différentes sortes de handicaps :
- les handicaps purement moteurs, enfants en fauteuil souvent , qui nécessitent des aménagements spécifiques dans les écoles et dont tous les établissements sont loins d'être pourvus . Dans certaines communes, l'accès aux locaux est tout bonnement impossible en fauteuil, que ce soit pour les enfants ou tout autre personne dans la même situation . Les salles de classe , les portes des toilettes, etc..doivent être suffisamment larges pour laisser passer un fauteuil et ce n'est pas le cas . Combien d'écoles sont accessibles uniquement par des marches ? beaucoup donc impraticables en fauteuil .
- les handicaps autres que moteur demandent des installations encore plus précises et surtout du personnel qualifié pour s'occuper correctement d'eux . les enseignants ne sont pas spécifiquement formés à accueillir dans leurs classes des enfants de ce type, les classes sont surchargées et il est totalement impossible dans les faits de porter une attention particulière à ces enfants . Il est déjà difficile de s'occuper au cas par cas d'enfants non handicapés mais en grandes difficultés pour x raisons donc que dire de ceux qui en auraient encore plus besoin ? Dans le système actuel, intégrer des enfants handicapés dans une école "normale" est quasi mission impossible . les parents se heurtent à des montagnes de paperasses, de demandes, d'évaluations psychologiques, de possibilités de mises en danger pour les autres , etc.. et sont souvent découragés très vite . De plus les enseignants qui acceptent de les accueillir sont des enseignants le font sous leur propre responsabilité et sue leur capacité à le gérer .
j'ai moi même été enseignante pendant de longues années et j'avais accepté de prendre dans ma classe un enfant de CE 1 classé schizophrène avec les dangers que cela comporte pour lui même et pour les autres . Ce fût une année cauchemardesque , cet enfant devait être sous surveillance constante en classe, à la cantine, en récréation car il pouvait "péter un plomb" à tout moment sans que rien ne le laisse prévoir .
Et pourtant, intégrer des enfants handicapés dans un système normal est une bonne chose à mes yeux, les enfants et les familles se sentent moins stigmatisés, les progrès peuvent être réels, ils apportent des choses aux autres et vice versa .
Il faudrait accepter que les classes accueillant ce type d'enfants soient moins chargées, que les enseignants volontaires pour les prendre en charge soient mieux formés sur ce qu'est la pathologie dont ils souffrent et la manière de la prévenir et de la gérer . Mais là, on se heurte au secret médical et bien souvent, on en sait peu sur eux .
Il en est de même d'ailleurs avec les enfants dits "précoces ou surdoués" qui ont finalement eux aussi une sorte de handicap dans le sens où ils sont mal intégrés dans les classes et ont souvent des comportements violents et imprévisibles tout simplement parce qu'ils s'ennuient et n'y trouvent pas leur compte . Pour eux, certaines structures existent mais ils sont à leur manière stigmatisés aussi .
