Bonjour, désolé de vous déranger je n’arrive pas à faire cette exercice pouvez-vous m’expliquer s’il vous plaît c’est sur la réalité dans le roman du XIXe. Merci d’avance
Exercices : Identifier le point de vue
1. H. de Balzac, Eugénie Grandet, (1839)
Après avoir présenté Monsieur Grandet, un riche homme d'affaires, le narrateur
dresse le portrait de sa domestique.
La grande Nanon était peut-être la seule créature humaine capable d'accepter
le despotisme de son maître. Toute la ville l'enviait à M. et à Mme Grandet. La grande
Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds huit pouces, appartenait
à Grandet depuis trente-cinq ans. Quoiqu'elle n'eût que soixante livres de gages, elle
passait pour une des plus riches servantes de Saumur. Ces soixante livres,
accumulées depuis trente-cinq ans, lui avait permis de placer récemment quatre
mille livres en viager chez maître Cruchot. Ce résultat des longues et persistantes
économies de la grande Nanon parut gigantesque. Chaque servante, voyant à la
pauvre sexagénaire du pain pour ses vieux jours, était jalouse d'elle, sans penser au
dur servage par lequel il avait été acquis.
2. H. de Balzac, Le Père Goriot. (1834)
Deux gendarmes qui suivaient les agents occupèrent la porte du salon et deux
autres se montrèrent à celle qui sortait par l'escalier. Le pas et les fusils de plusieurs
soldats retentirent sur le pavé caillouteux qui longeait la façade.
3. Zola, La joie de vivre. (1883)
Pauline s'était levée, et debout devant la fenêtre, elle tâchait de voir. Depuis le
potager, elle regardait cette fenêtre s'obscurcir, devenir peu à peu d'un noir d'encre.
Maintenant, c'était un mur impénétrable, une masse de ténèbres où tout avait
sombré, le ciel, l'eau, le village, l'église elle-même. Sans s'effrayer des plaisanteries
de son cousin, elle cherchait la mer, elle était tourmentée du désir de savoir jusqu'où
cette eau allait monter; et elle n'entendait que la clameur grandir, une voix haute,
monstrueuse, dont la menace continue s'enflait à chaque minute, au milieu des
hurlements du vent et du cinglement des averses. Plus une lueur, pas même une
pâleur d'écume, sur le chaos des ombres; rien que le galop des vagues, fouetté par
la tempête, au fond de ce néant.
4. Zola, Au bonheur des dames, (1883)
Bourras était un grand vieillard à tête de prophète, chevelu et barbu, avec des
yeux perçants sous de gros sourcils embroussaillés. Il tenait un commerce de cannes
et de parapluies, faisait des raccommodages, sculptait même des manches, ce qui lui
avait conquis une célébrité d'artiste dans le quartier.
5. M. Genevoix, La Dernière Harde, (1938)
Il y eut d'abord un soupir, un souffle exhalé d'une poitrine, et de nouveau un
soupir rude et grave. Une buée d'haleines flottait entre les arbres, où des échines
bougeaient en ondulant vaguement sur place.
Les bêtes étaient encore debout. Elles devaient être nombreuses. Elles
demeuraient serrées les unes contre les autres, se réchauffant ensemble à leur
chaleur. L'aube commençait à rôder de toute part. Les arbres étaient de vieux
hêtres gris. Les feuilles des ronces, violettes et sanglantes, s'allumaient deçà delà.
Les silhouettes des bêtes grandissaient dans la lueur du crépuscule. Il y avait au moins
dix ou douze biches, au long cou grêle, aux oreilles disproportionnées.
6. M. Proust, Du côté de chez Swann, (1913)
Il faisait presque nuit quand je m'éveillai, je voulus me lever, mais je vis Mlle
Vinteuil (autant que je pus la reconnaître [...]) qui probablement venait de rentrer, en
face de moi, à quelques centimètres de moi, dans cette chambre où son père avait
reçu le mien et dont elle avait fait son petit salon à elle.
7. R. Huysmans, La Retraite de M. Bougran (1888)
M. Bougran, employé dans la fonction publique, vient d'être mis à la retraite par son
chef de bureau.
M. Bougran rentra dans sa pièce et s'affaissa, anéanti, sur une chaise. Puis il
eut l'impression d'un homme qu'on étrangle ; il mit son chapeau et sortit pour respirer
un peu d'air. Il marchait dans les rues, et, sans même savoir où il était, il finit par
échouer sur un banc, dans un square.
Ainsi, c'était vrai; il était mis à la retraite à cinquante ans ! lui qui s'était dévoué jusqu'à
sacrifier ses dimanches, ses jours de fête pour que le travail dont il était chargé ne se
ralentît point. Et voilà la reconnaissance qu'on avait de son zèle ! Il eut un moment de
colère, rêva d'intenter un recours devant le Conseil d'Etat, puis, dégrisé, se dit : je
perdrai ma cause et cela me coûtera cher.